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Histoire et destin politique du Québec

Détail d’une estampe illustrant la bataille de Saint-Eustache du 14 décembre 1837, lors de la rébellion des Patriotes.

Le développement d’une conscience nationale par l’étude de l’histoire du Québec

Le programme ministériel de 2017 a permis de remettre de l’avant, et avec objectivité, la trame nationale.

Thomas Paradis et Félix Bouvier, Le Devoir 10 / 10 / 2025

De récents sondages ont témoigné d’une montée du souverainisme chez les jeunes, notamment celui de CROP publié en août dernier, qui montre même qu’une majorité des 18 à 34 ans seraient en faveur de cette idée. Comme plusieurs, nous nous sommes questionnés sur les causes de la montée de l’idée d’indépendance chez cette tranche d’âge qui, depuis les deux dernières décennies, était de manière générale assez défavorable à cette idée. C’est en s’informant au contact d’entrevues portant sur le sujet, de reportages comme celui de Mounir Kaddouri, chez Urbania, et de balados comme Génération OUI, qu’une tangente s’est dessinée. Beaucoup de jeunes y affirmaient être devenus souverainistes au contact de l’histoire du Québec, mais surtout des événements majeurs de sa trame politique, tels que la Conquête, les rébellions des Patriotes, ou encore l’étude des référendums.

En lien avec ce rapport à l’histoire du Québec, nous avons remarqué que, dans le reportage Les nouveaux souverainistes de Mounir Kaddouri, les jeunes qui s’identifiaient à l’idée d’indépendance étaient surtout de très jeunes adultes, soit entre 18 et 22 ans. Cette tranche d’âge correspond bien à celle qui a suivi le programme Histoire du Québec et du Canada de 2017, qui introduit davantage l’étude de la trame nationale et des événements marquants de notre histoire politique. Selon nous, il y a un lien à faire entre les deux.

Le retour d’une conscience nationale

À notre avis, cette montée du souverainisme serait une conséquence du développement d’une conscience nationale, qui se ferait au contact de la trame nationale et des divisions vécues dans l’histoire du Québec et du Canada. En prenant acte des moments et des dynamiques qui ont forgé la société québécoise dans laquelle ils évoluent, les élèves seraient davantage portés à s’identifier au Québec et à vouloir se prononcer sur son avenir. La question nationale traversant notre histoire depuis au moins la Conquête de 1760, il est normal qu’à son tour cette génération veuille en débattre.

Ainsi, si l’apprentissage de l’histoire du Québec permet de développer une conscience nationale, pourquoi les jeunes semblaient-ils délaisser la question nationale il y a quelques années à peine ? Selon nous, l’une des pistes se trouverait dans le changement de programme d’histoire en 2017, cela précédé d’un grand débat (2006-2017) au Québec sur cette question. À ce sujet, une étude récente que nous avons menée a prouvé que les manuels d’histoire issus du programme de 2006-2007 avaient réduit ou même mis de côté plusieurs des temps forts de l’histoire politique canadienne et québécoise, comme la Conquête, les rébellions des Patriotes ou l’étude des référendums, pour ne nommer que ceux-là.

De plus, à maintes reprises, les atrocités subies, par exemple lors de la guerre de la Conquête (la Défaite) des années 1754-1760 par le peuple canadien, devenu ensuite canadien-français (1840-1960), puis québécois, n’étaient pour ainsi dire pas abordées. Il en va de même pour les référendums sur l’indépendance. Les grands acteurs, autant du côté souverainiste que fédéraliste, n’étaient souvent que nommés, les arguments défendus par les deux camps étaient pratiquement absents et certains manuels allaient même jusqu’à délaisser complètement l’étude de ces deux moments majeurs de notre histoire politique contemporaine. On peut donc affirmer que les manuels ne permettaient pas à l’élève de saisir l’essence de ces événements, ainsi que leur importance historique, voire actuelle par ses conséquences séculaires.

C’est toutefois la mise en contact des élèves avec les événements dans leur intégralité qui leur permet de s’identifier au parcours de la nation, à travers les échecs et les difficultés qu’elle a vécus, mais aussi ses nombreux beaux succès, le Québec faisant l’envie, sans doute, de bien des nations minoritaires dans le monde. C’est d’ailleurs Gérard Bouchard qui, dans son ouvrage Pour l’histoire nationale. Valeur, nation, mythes fondateurs (Boréal), publié en 2023, recommandait l’enseignement de l’histoire nationale à travers des valeurs et des principes universels tels que la liberté, l’égalité, la démocratie et la justice sociale afin de faire le pont entre les expériences individuelles de l’élève (peu importe son parcours, son milieu familial et ses origines) et les expériences vécues au fil du passé national.

Le programme ministériel d’Histoire du Québec et du Canada de 2017 et les manuels qui en découlent remettent de l’avant avec objectivité, pensons-nous, la trame nationale et les difficultés vécues par la nation en utilisant notamment un vocabulaire plus connoté et en abordant par exemple le non-respect des libertés, les inégalités et les ruptures de démocratie à travers notre histoire, le plus souvent face au conquérant anglo-britannique. Le tout pousserait donc l’élève à développer un sentiment d’appartenance envers le Québec, et ce, peu importe son origine.

L’enseignement de l’histoire pourrait donc permettre aux jeunes de développer une conscience nationale, qui les pousserait à se positionner de façon beaucoup mieux informée sur la question nationale qu’entre 2007 et 2017, avec le programme Histoire et éducation à la citoyenneté au deuxième cycle du secondaire. Si l’on ajoute à cela un contexte politique dans lequel un parti souverainiste proposant un référendum dans un premier mandat mène actuellement dans les sondages, le climat devient encore plus propice au développement d’un intérêt pour la question de la place du Québec au sein du Canada, ou à l’extérieur de celui-ci.

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Grande et petite histoire

Grande et petite histoire chez Thomas Chapais

Karim Chahine, Le Devoir, 1/10/24

Le 24 novembre 1916, Thomas Chapais inaugure une série de cours publics donnés à l’Université Laval sur l’histoire du Canada devant une salle comble, où se trouvent des personnages d’envergure. Chapais commence son cours avec le dénouement de la guerre de la Conquête, à partir de ce qu’il nomme « la dernière heure de la Nouvelle-France », et il le conclut avec l’avènement de la confédération en 1867. Cette dernière date représente, selon lui, l’apogée de l’autonomie politique et de la bonne entente entre les deux peuples fondateurs.

En publiant son Cours d’histoire du Canada sous forme de livre, Chapais se tourne résolument vers ce qu’il nomme la grande histoire. Bien conscient des questions formelles liées à l’écriture de l’histoire dans une synthèse, il spécifie que le cours, contrairement à̀ un ouvrage exclusivement produit pour la lecture, « doit viser davantage au tableau d’ensemble et à l’accentuation plus vive des faits, des moments caractéristiques ».

De façon analogue, la notion de « vue d’ensemble » revient dans les quatre avant-propos qui ponctuent le Cours d’histoire du Canada, tout comme celle de « grandes lignes » qu’on retrouve à plusieurs endroits dans l’ouvrage. Ces « grandes lignes » marquent un changement dans la focale de l’historien.

C’est au moyen de ces notions que Chapais analyse le travail de Bossuet et son fameux Discours sur l’histoire universelle qu’il range parmi les synthèses : « Bossuet est arrivé au terme de la course qu’il s’est assignée à travers les siècles et les évolutions de l’humanité. Et se recueillant un moment, [il jette] son regard d’aigle sur ce vaste champ de fluctuations et de transformations des États et des peuples… »

Narration

Thomas Chapais associe « la voix narrative à un oeil, à une position physique », ici au regard d’un aigle, analogie qui n’est pas sans rappeler le surnom d’« Aigle de Meaux » de Bossuet. Cette position en hauteur se rapporte à la conception que se fait Chapais de la grande histoire et de son cadre synthétique.

La notion de « grandes lignes » et l’idée d’un fil conducteur à refaire nécessitent une perspective nécessairement plus reculée et une focale moins serrée. Cela est encore plus vrai lorsqu’il est question d’un ouvrage de huit tomes couvrant plus de deux siècles d’histoire.

C’est l’imagination qui met en oeuvre, qui rassemble et dispose, qui colore et anime, qui insuffle une vie nouvelle aux personnages couchés dans le tombeau.

Ce point de vue synthétique se distingue de celui adopté pour la monographie, qui aborde généralement un élément précis ou, du moins, un espace temporel ou géographique plus restreint. Pour traiter de l’évolution politique des Canadiens français depuis la Conquête à travers une longue série de leçons, Chapais spécifie que, « de manière à ne pas trop fatiguer l’attention d’un auditoire bienveillant, il convenait de procéder surtout par vues d’ensemble en même temps que par étapes nettement indiquées ».

Le découpage des différentes parties de la synthèse en vient donc à acquérir une importance didactique qui permet notamment de conserver l’attention de l’auditoire et du lecteur. L’approche qui mise sur ces tableaux peut être qualifiée de « poétique », notamment lorsque l’on s’attarde aux adjectifs qui les accompagnent : « triste tableau », « tableau d’un sombre coloris », « tableau d’une émouvante et terrifiante beauté », « sombre tableau ».

Photo: BAnQ (1946)Historien et journaliste, Thomas Chapais a également mené une longue carrière en tant qu’homme politique.

Émotion

Les mots utilisés renvoient à une volonté de créer une émotion à travers une impression rendue possible par la double vocation que Chapais prête l’histoire, à la fois science et art. Il va même jusqu’à affirmer que l’imagination est une qualité nécessaire de l’« historien véritable », car la science et l’érudition ne permettent qu’un travail de recension des faits et des dates.

« C’est l’imagination, écrit Chapais, qui met en oeuvre, qui rassemble et dispose, qui colore et anime, qui insuffle une vie nouvelle aux personnages couchés dans le tombeau, et qui redonne au passé la figure et l’accent qu’il avait eus un jour avant d’être obscurci par les ombres du temps. »

Malgré tout, à travers cette détermination à créer quelque chose de beau sans sombrer dans le fabuleux, une tension est perceptible entre la volonté d’accentuer les faits et celle de rendre aux choses leur juste proportion. L’accentuation peut-elle demeurer méthodologiquement contrôlée grâce à la saine critique historique ? C’est du moins la prétention de Chapais qui s’attribue « le mérite d’un effort constant et énergétique pour atteindre l’exactitude et respecter la justice » dans le but d’éviter à la fois l’exagération et l’atténuation.

En faisant tendre la finalité de l’accentuation vers le respect d’une certaine idée de la justice, Chapais prolonge cette proximité précédemment évoquée entre la posture du juge et celle de l’historien. Cette posture impartiale, mais non pas impassible, donne donc, comme nous le disions, une certaine latitude à l’historien, maître de sa plume.

Revue d’histoire de l’Amérique française

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Mettre les pendules à l’heure

Mettre le Québec à sa place

Jean-François Lisée, Le Devoir, 22/06/24

Pour tout vous dire, je retenais mes larmes, l’autre soir, en écoutant Céline Dion nous raconter son drame. Sur NBC, puis sur TVA, nous étions d’innombrables millions, un peu partout dans le monde, à tendre la main vers un mouchoir, tant était émouvante la petite, mais énergique enfant de Charlemagne, que le talent a portée vers les sommets et qui jure y revenir malgré les tourments que lui inflige son corps.

Pour tout vous dire, j’étais subjugué par la maîtrise des codes du gigantisme, de ceux du protagoniste contraint à l’héroïsme tragique et de ceux du déchirement amoureux conjugués par Denis Villeneuve, l’enfant de Bécancour, dans Dune qui est, selon Steven Spielberg, un des plus grands films de science-fiction jamais tournés.

Pour tout vous dire, je n’en revenais pas que l’émission américaine phare 60 Minutes déroule un tel panégyrique de Yannick Nézet-Séguin, ce chef d’orchestre fils de Montréal, qu’on s’arrache désormais d’une salle symphonique à l’autre.

Le César du meilleur film étranger à Monia Chokri, née à Sainte-Foy d’un père tunisien, pour l’intimiste Simple comme Sylvain, gagnant contre Oppenheimer, excusez du peu, n’équivaut-il pas à du bonheur national en bouteille ?

Non, mais est-ce normal, cette créativité qui tire des Québécois vers les sommets mondiaux de la qualité et du respect ? Vous me direz, c’est en culture. Il faut bien être au-dessus de la moyenne en quelque chose. Détrompez-vous : Yoshua Bengio, Québécois d’adoption qui est un des pères de l’intelligence artificielle, anxieux que sa progéniture tourne mal, est parmi les 100 personnes les plus influentes de la planète cette année, selon Time. On le consulte depuis l’ONU et la Maison-Blanche.

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Mais c’est l’économie qui compte, non ? Admettons. Avez-vous remarqué que nous devons désormais refuser l’entrée à des multinationales étrangères qui se bousculent à notre portillon pour profiter de ce que nous avons mis près de 75 ans à bâtir : notre énergie propre et notre système d’éducation ? Refuser des investissements étrangers, vous en connaissez beaucoup, de nations, qui sont riches à ce point ?

Notre réputation, vous dites ? Lorsqu’on calcule que, ces dernières années, un demi-million de migrants temporaires — travailleurs, demandeurs d’asile, étudiants — ont franchi nos frontières, sans compter les permanents, ne doit-on pas en tirer la conclusion que nous sommes spectaculairement attractifs ? Car, vous l’aurez remarqué, sur votre globe terrestre, nous ne sommes pas exactement à la porte à côté, mais plutôt au bout du bout des circuits de migration. Il faut faire exprès, le vouloir très fort, pour atterrir ici. Ces migrants savent peut-être quelque chose sur nous, notre qualité de vie, notre filet social, nos libertés, que nous nous refusons peut-être de nous dire à nous-mêmes, entre deux tirades — justifiées — contre nos cônes orange, nos listes d’attente en chirurgie et nos écoles mal climatisées.

Dans le fatras d’avancées et de reculs, de hauts faits et de ratages, que constitue l’histoire d’un peuple, se pourrait-il qu’on trouve dans notre récit un fil rouge qui atteste que la nation québécoise est (cramponnez-vous) exceptionnelle ? Je vous sens sceptique. J’appelle mon premier témoin : Charles de Gaulle. Saviez-vous que, réfugié à Londres après l’invasion allemande, il estimait que les Français devaient, dans cette épreuve dont on ne connaissait pas la durée, afficher une même farouche endurance que les 60 000 colons français abandonnés en 1759 sur les rives du Saint-Laurent ? Nous étions son étalon or de la résilience dans l’adversité. Il y reviendra plusieurs fois, évoquant avec admiration la « persévérance inouïe » des Québécois.

Je ne prétends pas que nous sommes, en tout temps, exceptionnels. Mais songez qu’en 1960, les jeunes francophones de 21 ans affichaient une éducation moindre que celle des Noirs américains du temps, alors victimes d’un racisme sans nom. Puis, face à une cible montante chez tous nos voisins, nous avons porté notre taux de diplomation postsecondaire des 25-64 ans plus haut (71 %) que celui des Américains (50 %) et plus haut que tous les pays du G7. Tous. Si vous ne trouvez pas cela exceptionnel, je ne peux rien pour vous.

Si seulement nous n’étions pas aussi obtus et fermés, non ? Ben, à quoi faites-vous référence ? À notre taux de bilinguisme, le plus élevé sur le continent ? Au fait que les membres des minorités, y compris visibles, sont plus présents sur notre marché de l’emploi qu’en Ontario, surtout les femmes, et qu’ils sont mieux payés que chez nos voisins ? Au fait que notre Assemblée nationale est exactement représentative de la diversité de la population (12 % de minorités visibles, 20 % de non francophones) ?

Peut-être, direz-vous, mais on porte un lourd passé xénophobe. Voyons voir : alors que les colons espagnols et britanniques pratiquaient le génocide des Autochtones, nos ancêtres furent les seuls sur le continent à négocier et à signer, en 1701, une « Grande Paix » avec 39 chefs autochtones. En 1798, des juges montréalais ouverts d’esprit déclarent l’esclavage des Noirs illégal au Québec, 26 ans avant sa disparition dans le Haut-Canada, 36 ans avant le reste de l’Empire britannique et 65 ans avant l’émancipation des Noirs américains. Puis, en 1832, notre Parlement, à majorité patriote (l’ancêtre du Parti libéral du Québec et du Parti québécois), vota une loi accordant la pleine citoyenneté aux juifs, ce que le reste de l’Empire britannique ne fera que 29 ans plus tard.

Percevez-vous une tendance, ici ? Ne serions-nous pas, en fait, des précurseurs ? N’avons-nous pas, avant d’autres, accepté la différence homosexuelle, les couples gais, le droit à l’avortement, celui aux soins de fin de vie ? Après une période terrible de dépossession des Autochtones, n’avons-nous pas été les premiers, avec René Lévesque en 1984, à reconnaître leur existence comme nation, puis à signer les premiers traités modernes — Convention de la Baie-James, paix des braves. N’est-il pas vrai que, selon le recensement de 2016, dans les provinces anglophones, les Autochtones vivant en réserve et connaissant leur langue d’origine ne dépassent pas les 46 %, alors qu’au Québec, c’est 80 % ?

Laissons Monia Chokri parler des femmes. Quand elle va en France, elle ose déclarer au Monde : « J’ai toujours l’impression d’un voyage dans le passé, de revenir 30 ans en arrière sur certains sujets, notamment sur les violences faites aux femmes, l’égalité, la tolérance, l’immigration. J’aime ce pays, mais je le trouve violent. C’est très différent au Québec, où il est très mal vu de se comporter en autocrate, de ne pas être gentil, respectueux avec tous. »

Imaginez : jusque dans les années 1960, les femmes étaient, ici comme ailleurs, des citoyennes de seconde zone, forcées par les curés à être dominées et fertiles. C’est pourquoi notre révolte laïque est imbriquée dans celle des femmes, et si fortement ancrée en nous.

Voyez, à l’étranger, le bien que Chokri dit du Québec. Denis Villeneuve explique aux Américains comment son expérience québécoise a teinté sa lecture de Dune. Nézet-Séguin a fait à 60 Minutes un éloge de la qualité de vie montréalaise inestimable. Chacun sait, de Milwaukee jusqu’au bout du Zimbabwe, que Céline vient d’une famille modeste de cette bizarre partie francophone du Canada, qui produit des êtres et des talents exceptionnels.

La modestie est une de nos grandes qualités. Entretenue, peut-être, par un environnement qui nous est souvent ouvertement hostile et accusatoire. On se contente d’être « pas pires ». On n’ose pas aller plus loin. Mais si, mettre le Québec à sa place signifiait reconnaître que cette place est à part ? Pas parfaite, mais historiquement admirable ? En fait, exceptionnelle ? Ce serait une audace folle. On ne pourrait se le permettre, je pense, qu’une fois par année. À la fête nationale.

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Bonne fête des Patriotes!

Journée nationale des Patriotes

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Pendaison des Patriotes 15 février 1839

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Taschereau parle de sa « race » aux Américains

De 1890 à 1920, près d’un million de Canadiens-français, faute de pouvoir gagner leur vie décemment au Québec, se sont exilés aux États-Unis. On estime que s’ils n’étaient pas partis, le Québec compterait aujourd’hui près de 20 millions d’habitants! En 1929, dans ce discours en anglais, archive nouvellement découverte, le premier ministre du Québec, Louis-Alexandre Taschereau, très discret sur la misère qui les poussa à quitter la Belle Province, recommande les siens aux Américains…

L’historien américain, David Vermette, lui-même d’ascendance « canadienne-française », raconte dans son ouvrage A distinct Alien Race le périple de ces exilés qui sont devenus des Franco-américains.

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EXÉCUTÉS À MONTRÉAL

LE 21 DÉCEMBRE 1838, PENDAISON DES PATRIOTES JOSEPH NARCISSE CARDINAL ET JOSEPH DUQUET.

Joseph Narcisse Cardinal était notaire, domicilié à Châteauguay et député du comté de Laprairie de 1834 à 1838 sous la bannière du Parti Patriote. De retour d’exil en 1838, il devient membre de l’Association des Frères Chasseurs. Il est chef dans l’armée Patriote à Châteauguay lors de la rébellion de 1838. Il sera capturé plus tard à Kahnawake. Il avait alors quatre enfants et sa femme en attendait un cinquième. Les supplications de sa femme auprès de Colborne n’ont pas suffi à obtenir grâce pour le patriote. Avant de monter à la potence, il avait écrit à sa femme : « Le seul regret que j’ai en mourant, c’est de te laisser, chère amie, ainsi que cinq pauvres malheureux orphelins, dont l’un est encore à naître »

Source: Musée de la Neufve-France

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Pendaison des Patriotes

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10/02/1763 – Le Traité de Paris

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Québécois, pas Américains

Lettre adressée aux Habitants de la Province de Québec

LE 26 OCTOBRE 1774, le Congrès américain invite les Canayen (on dirait aujourd’hui Québécois) à joindre sa rébellion. Le Congrès général de l’Amérique septentrionale, réuni à Philadelphie, adopte le texte d’une lettre adressée aux habitants de la province de Québec pour les inviter à former le quatorzième état des futurs États-Unis. Rédigée en français et adressée à «Nos amis et concitoyens», on peut y lire: «Saisissez l’occasion que la Providence elle-même vous offre, votre conquête vous a acquis la liberté si vous vous comportez comme vous le devez (…) vous n’êtes qu’un très petit nombre en comparaison de ceux qui vous invitent à bras ouverts de vous joindre à eux; un instant de réflexion doit vous convaincre qu’il convient mieux à vos intérêts et à votre bonheur, de vous procurer l’amitié constante des peuples de l’Amérique septentrionale, que de les rendre vos implacables ennemis. (…) Votre province est le seul anneau qui manque pour compléter la chaîne forte et éclatante de leur union. Votre pays est naturellement joint au leur; joignez-vous aussi dans vos intérêts politiques; leur propre bien-être ne permettra jamais qu’ils vous abandonnent ou qu’ils vous trahissent.» Aux yeux de la grande majorité des Francophones, toute cette histoire ressemble à un conflit de famille entre Anglais européens et coloniaux, conflit auquel ils n’ont aucune envie de participer. De plus, le clergé prend position en faveur des Anglais. L’évêque de Québec, Jean-Olivier Briand, menace même d’excommunication et de privation de sépulture chrétienne ceux qui oseraient prendre les armes pour les insurgés. L’invitation américaine demeure donc sans réponse.

Source: Musée de la Neufve-France

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Le centenaire du Rocket

Maurice Richard, un héros populaire et national

Martin Lavallée, Le Devoir, 4/08/21

Il y avait son record de 50 buts en 50 parties, ses huit Coupes Stanley ou alors la fameuse soirée du 8 avril 1952 ! Ce soir-là, dans le septième match des séries éliminatoires contre Boston, Maurice compta le but gagnant ensanglanté et à demi-conscient, après avoir été foudroyé par une violente mise en échec en plein front. Contre l’avis du médecin, il a insisté pour retourner au jeu à la fin de la troisième période et a réussi à donner la victoire à son équipe et à faire exploser de joie la foule du Forum et les centaines de milliers de Canadiens français qui suivaient la joute à la radio.

Maurice avait passé de longues minutes à pleurer en tremblotant après la partie. Animé par une force intérieure, il venait d’accomplir le genre d’exploits que réalisent les héros de la mythologie grecque ! Toutefois, c’est une mythologie canadienne-française en manque de héros à laquelle il participait… La suite ici

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Les archives des Sulpiciens au Fort de la Montagne

Les Sulpiciens ouvrent les portes de leur bibliothèque

Jean-Louis Bordeleau, Le Devoir, 30/06/21

La plus grande collection de livres rares et anciens du Québec s’ouvre pour la première fois au grand public. Les Sulpiciens de Montréal partagent leurs archives près d’un an après avoir licencié tous les professionnels qui ont la tâche de veiller sur ce patrimoine historique.

L’escalier de bois qui mène à ladite bibliothèque proclame la solennité des lieux. Sous les voûtes érigées en 1867, les centaines de reliures de cuir subtilement gravées laissent deviner un âge encore plus vénérable. Ici : une édition du Contrat social de Jean-Jacques Rousseau de 1796. Là : la première traduction française des écrits du philosophe John Locke, datée de 1755. Les plus anciens ouvrages de la collection des Sulpiciens remontent à la première moitié du 16e siècle. La suite ici

Informations ici

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«Nous allons parler du Québec…»

Il y a 53 ans aujourd’hui, du haut du balcon de l’hôtel de ville de Montréal, le Général de Gaule a prononcé ces paroles: « Vive le Québec libre! ». De retour en France il s’en explique. Il évoque l’histoire et le caractère opiniâtre des « Français canadiens », il parle du destin du Québec et du «devoir sacré» de la France. À écouter très attentivement pour la beauté de la langue parlée et pour la conception monumentale (Nietzsche) de l’histoire qui en ressort.

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22 juin 1990: Échec de l’Accord du Lac Meech

Discours de Robert Bourassa le 22 juin 1990, après l’échec de l’accord du Lac Meech.

Accord du Lac Meech

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Oui, Monsieur

«Qu’est-ce qu’on fait? On se crache dans les mains et on recommence!»

Parizeau2

Jacques Parizeau 9 août 1930 – 1er juin 2015

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