Archives de Tag: Québec

10/02/1763 – Le Traité de Paris

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Québécois, pas Américains

Lettre adressée aux Habitants de la Province de Québec

LE 26 OCTOBRE 1774, le Congrès américain invite les Canayen (on dirait aujourd’hui Québécois) à joindre sa rébellion. Le Congrès général de l’Amérique septentrionale, réuni à Philadelphie, adopte le texte d’une lettre adressée aux habitants de la province de Québec pour les inviter à former le quatorzième état des futurs États-Unis. Rédigée en français et adressée à «Nos amis et concitoyens», on peut y lire: «Saisissez l’occasion que la Providence elle-même vous offre, votre conquête vous a acquis la liberté si vous vous comportez comme vous le devez (…) vous n’êtes qu’un très petit nombre en comparaison de ceux qui vous invitent à bras ouverts de vous joindre à eux; un instant de réflexion doit vous convaincre qu’il convient mieux à vos intérêts et à votre bonheur, de vous procurer l’amitié constante des peuples de l’Amérique septentrionale, que de les rendre vos implacables ennemis. (…) Votre province est le seul anneau qui manque pour compléter la chaîne forte et éclatante de leur union. Votre pays est naturellement joint au leur; joignez-vous aussi dans vos intérêts politiques; leur propre bien-être ne permettra jamais qu’ils vous abandonnent ou qu’ils vous trahissent.» Aux yeux de la grande majorité des Francophones, toute cette histoire ressemble à un conflit de famille entre Anglais européens et coloniaux, conflit auquel ils n’ont aucune envie de participer. De plus, le clergé prend position en faveur des Anglais. L’évêque de Québec, Jean-Olivier Briand, menace même d’excommunication et de privation de sépulture chrétienne ceux qui oseraient prendre les armes pour les insurgés. L’invitation américaine demeure donc sans réponse.

Source: Musée de la Neufve-France

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Les archives des Sulpiciens au Fort de la Montagne

Les Sulpiciens ouvrent les portes de leur bibliothèque

Jean-Louis Bordeleau, Le Devoir, 30/06/21

La plus grande collection de livres rares et anciens du Québec s’ouvre pour la première fois au grand public. Les Sulpiciens de Montréal partagent leurs archives près d’un an après avoir licencié tous les professionnels qui ont la tâche de veiller sur ce patrimoine historique.

L’escalier de bois qui mène à ladite bibliothèque proclame la solennité des lieux. Sous les voûtes érigées en 1867, les centaines de reliures de cuir subtilement gravées laissent deviner un âge encore plus vénérable. Ici : une édition du Contrat social de Jean-Jacques Rousseau de 1796. Là : la première traduction française des écrits du philosophe John Locke, datée de 1755. Les plus anciens ouvrages de la collection des Sulpiciens remontent à la première moitié du 16e siècle. La suite ici

Informations ici

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Bonne Saint-Jean!

Radio-Canada2021-06-23 | Mis à jour aujourd’hui à 10 h 08

Le traditionnel défilé de la Saint-Jean-Baptiste s’est transformé au gré des bouleversements sociaux qu’a vécus le Québec dans son histoire. À travers nos archives, découvrez quelques changements importants et parades mémorables de la fête nationale.

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Bien avant la PQ, le R.I.N.!

Le journal L’Indépendance désormais en ligne

Le Devoir, 3/06/2020

BAnQ

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Je me souviendrai

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15 février 1839

15 février 1839, Pendaison des Patriotes

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Charles de Gaule se souvient du 24 juillet 1967

« Que le Québec soit libre, c’est, en effet, ce dont il s’agit. » – Charles de Gaulle.

Via La Société Saint-Jean Baptiste

Le discours prononcé par Charles de Gaule à Montréal le 24 juillet 1967

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En r’venant de Saint-Hilarion

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Bernard Landry (1937-2018)

Portrait d’un grand homme en petit garçon

Une oeuvre de Louis Boudreault

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REFUS GLOBAL

«Alors que notre destin sembla durement fixé», paraissait le 9 août 1948 Refus Global. Grand fracas, point de rupture d’où est sorti le Québec moderne. «Au diable le goupillon et la tuque!»

«Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus d’être sciemment au- dessous de nos possibilités psychiques et physiques. Refus de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due. Refus d’un cantonnement dans la seule bourgade plastique, place fortifiée mais trop facile d’évitement. Refus de se taire – faites de nous ce qu’il vous plaira mais vous devez nous entendre – refus de la gloire, des honneurs (le premier consenti) : stigmates de la nuisance, de l’inconscience, de la servilité. Refus de servir, d’être utilisables pour de telles fins. Refus de toute INTENTION, arme néfaste de la RAISON. À bas toutes deux, au second rang !

Place à la magie !

Place aux mystères objectifs !

Place à l’amour !

Place aux nécessités !

Au refus global nous opposons la responsabilité entière.»

Refus Global

Quelles leçons retenir de Refus global en 2018?

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Bonne Saint-Jean!

Il y a 50 ans, l’émeute de la Saint-Jean

Jean-François Nadeau, Le Devoir, 23/06/18

L’histoire donne parfois l’impression qu’elle est une solution chimique qui, soudain, se précipite au point de changer de nature. Le mois de juin 1968, avec l’émeute de la Saint-Jean, est riche en éléments instables qui finissent par se précipiter.

Tout bouge. Le 1er juin 1968, André Laurendeau meurt et avec lui, en quelque sorte, l’idée d’une troisième voie pour le fédéralisme canadien. Quelques jours plus tard, le 25 juin exactement, Pierre Elliott Trudeau est élu premier ministre du Canada.

De son côté, au même moment, René Lévesque se prépare à fonder le Parti québécois. Cette émeute du 24 juin, liée de près à la personnalité de Trudeau, montre à quel point les esprits sont alors sous tension.

Célibataire, figure de l’intellectuel antiduplessiste, millionnaire, Trudeau est en quête du pouvoir, suivi par deux de ses compagnons, le syndicaliste Jean Marchand et le journaliste Gérard Pelletier. La trudeaumanie bat son plein. Les nationalistes québécois découvrent en lui un adversaire farouche.

Quelle nation ?

Le 5 février 1968, dans le cadre d’une conférence constitutionnelle où il s’oppose au premier ministre québécois Daniel Johnson, Trudeau plombe la thèse des deux foyers nationaux constitutifs du Canada.

Il a dit et écrit plus d’une fois qu’il ne croyait pas à l’idée d’une nation québécoise sur laquelle serait appuyée la Constitution de 1867.

Puis en mai, Trudeau affirme à Sherbrooke que les Québécois ont vécu 100 ans de bêtises.

Photo: Antoine DésiletsUn peu partout, des hommes de la GRC, des policiers, en civil ou en uniforme

Or, ce printemps-là, en pleine campagne électorale, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal croit bon d’inviter Trudeau au grand défilé du 24 juin. Après tout, à titre de successeur de Lester B. Pearson, il occupe les fonctions de premier ministre officiellement depuis le 20 avril 1968.

Pour l’événement, une estrade d’honneur est dressée. Les dignitaires sont regroupés devant la bibliothèque centrale de la ville de Montréal, rue Sherbrooke. Vont s’y retrouver côte à côte plusieurs figures majeures, dont le maire Jean Drapeau, le premier ministre du Québec Daniel Johnson et l’attaché commercial de Grande-Bretagne James Richard Cross. Au beau milieu de ce parterre, assis à la première rangée : Pierre Elliott Tudeau.

Un peu partout, des hommes de la GRC, des policiers, en civil ou en uniforme. Sur le toit de l’édifice de granit gris, des vigies en armes montent la garde, jumelles à la main.

Le pire a non seulement été envisagé, il semble avoir été envisagé comme inévitable.

Pourquoi Trudeau tient-il à se présenter à cette fête nationale alors qu’il ne cesse de nier l’existence de cette nation ? En voilà trop, jugent plusieurs de ses opposants. D’autant plus que les indépendantistes se sentent floués pour se voir interdire de manifester leur option au sein du défilé. Si Trudeau est là, aussi bien en vue, pourquoi pas eux ? Ils n’ont qu’à se faire élire, répondent ceux qui ne pensent guère à eux.

Photo: Antoine DésiletsÀ peine arrivé sur les lieux, le président du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN), Pierre Bourgault, est arrêté. Cet­te photo le montre étranglé fermement par la clé de bras d’un policier, traîné contre son gré.

Pendant les semaines qui précèdent l’événement, le Rassemblement pour l’indépendance nationale et son président, Pierre Bourgault, ne cessent de dénoncer en tout cas le contresens que représente cette présence de Trudeau. De la provocation, disent-ils.

Les indépendantistes ont l’intention de bien faire connaître leur opposition. Mais l’affaire tourne court le jour de l’événement. Prévenues d’éventuels débordements, les forces policières sont massées sur place. Ces policiers sont pour l’immense majorité des patrouilleurs. Ils ne sont en aucune façon entraînés pour ce type de manifestation.

Sitôt arrivé sur les lieux, Pierre Bourgault est porté à bout de bras par des militants. On le soulève de terre. Il est passé de main à main dans les airs, au milieu de la foule. Cette scène inattendue est vite captée par l’oeil vif de quelques photographes, dont Antoine Desilets.

Photo: Antoine DésiletsUn ancien policier présent ce jour-là parle de scènes de défoulement de la part de ses confrères du temps.

À peine arrivé, Bourgault est donc arrêté. Une photo le montre, étranglé fermement par la clé de bras d’un policier, traîné contre son gré. Comme des dizaines de manifestants en sang, Bourgault est poussé vers un fourgon. La police n’y va pas avec le dos de la cuillère. Le boxeur Reggie Chartrand est sauvagement battu. Bourgault confiera qu’il l’a vu très affaibli, brisé, souffrant, pleurant. L’ancien policier Claude Aubin, présent ce jour-là, parle de scènes de défoulement de la part de ses confrères du temps. Diverses images témoignent d’ailleurs de la violence des affrontements. Toutes les rues des environs sont transformées en champ de bataille.

La répression se poursuit une fois les détenus arrivés au poste de quartier. Le policier Aubin écrit : « Nous frappons dur avec nos petits bâtons de bois ; quelques hommes tombent, mais personne parmi nous n’a de pitié pour qui que ce soit. »

Au même moment, des bouteilles et divers projectiles sont lancés sur l’estrade officielle, plus ou moins en direction de Trudeau. Tout le monde est vite invité à quitter les lieux pour des raisons évidentes de sécurité. Mais Trudeau, par calcul sans doute autant que par tempérament, refuse de quitter sa place. Cette image va donner dans le reste du Canada l’impression d’un homme fort capable de « remettre le Québec à sa place ».

Des jeunes gens jettent des billes de verre sous les sabots des chevaux de la police, qui se retrouvent les quatre fers en l’air. Des voitures sont renversées. Quelques manifestants utilisent du gaz MACE, l’ancêtre du poivre de Cayenne, contre les policiers.

Bilan de la soirée : au moins 123 blessés, dont 43 policiers. Une douzaine d’autopatrouilles ont été endommagées. Six chevaux canadiens de l’escouade de cavalerie de la police ont été blessés.

Sauvage

À la télévision d’État, le reporter envoyé sur le terrain, Claude Jean Devirieux, décrit le chaos : « La répression a été sauvage. Ceci n’est pas un jugement de valeur, j’ai vu des policiers frapper des jeunes gens de façon fort sauvage. » Il sera lui-même frappé.

Taire des hommes, un pamphlet cinématographique réalisé après coup par Pierre Harel et Pascal Gélinas, tente de rendre compte de la violence de la soirée sur une musique empruntée à Ringo Starr, des Beatles.

Photo: Antoine DésiletsBilan de la soirée: au moins 123 blessés, dont 43 policiers, et une douzaine d’auto­patrouilles endommagées

Des militants du Front de libération du Québec vont trouver dans cette répression une confirmation que la société est bloquée et qu’il faut conséquemment, pour espérer la changer, user de moyens hors du commun.

Des accusations pour incitation à l’émeute sont portées. Accusé, Pierre Bourgault est défendu par nul autre qu’Antonio Lamer, un proche de Pierre Elliott Trudeau, futur juge en chef à la Cour suprême. Il est acquitté.

Au lendemain des événements, René Lévesque annonce que les négociations pour que le RIN puisse se joindre à son mouvement sont rompues.

Si la manifestation n’empêche en rien Pierre Elliott Trudeau de devenir premier ministre le lendemain, elle marque néanmoinsune vive opposition à un fédéralisme dont il se fait l’apôtre.

En 1968, l’élan qui porte les fêtes de la Saint-Jean est brisé. L’année suivante, l’événement sera réduit au silence par la télévision d’État, qui censure les commentaires critiques des cinéastes Bernard Gosselin et Pierre Perrault, pourtant invités à donner leur avis au nom de leur connaissance du pays.

Des fêtes de la Saint-Jean, il n’y aura plus pendant longtemps que des fêtes de quartier, dans une réduction de la dimension nationale à une variable folklorique.

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Le Québec, le Code Napoléon et la Chine

Le système juridique québécois, une inspiration pour les juges chinois

Caroline Plante – La Presse canadienne, Le Devoir 26/02/18

Le Québec fait avancer les droits de la personne en Chine, en offrant une formation à des juges chinois.

La plus grande université du Québec offre aux juges chinois de venir étudier les fondements du droit québécois, c’est-à-dire la combinaison de common law et de droit civil, et l’administration de la justice. La formation des juges a ainsi permis de rendre les tribunaux en Chine plus transparents.

Le Québec est un « superbe laboratoire », a affirmé d’emblée le vice-recteur aux affaires internationales de l’Université de Montréal, Guy Lefebvre. L’établissement entretient des liens avec la Chine, un pays de tradition civiliste, depuis 20 ans.

Province disposant d’un code civil, fondé sur le Code Napoléon français, et presque exclusivement en relation avec des pays sous la common law, le Québec sert en quelque sorte de modèle pour la Chine, croit-il.

« Quand ils rédigent, par exemple, une loi sur les valeurs mobilières, qui est plus d’origine anglo-saxonne, nous, on est capables de dire comment on réussit à travailler dans ces systèmes-là », a affirmé M. Lefebvre en entrevue téléphonique.

Alors que la Chine procède à une refonte majeure de son système législatif, et pourrait bientôt introduire des procès avec jury, le Québec continue d’initier des juges chinois à son système juridique et leur offre des stages à la cour et en cabinet, « en ne disant pas que [son] modèle est meilleur ».

Selon M. Lefebvre, il y a quelque chose d’admirable dans le modèle millénaire chinois, où « le collectif est plus important que l’individu », et où la recherche de compromis est préférable à l’affrontement au tribunal.

Or, il était nécessaire pour eux d’améliorer leurs règles, notamment en matière d’expropriation et de propriété intellectuelle, ce qu’ils ont fait, et le Québec y a participé, s’est-il félicité.

Évolution de la société

Les familles expropriées en raison d’immenses chantiers de construction sont dorénavant mieux indemnisées. La Chine, championne mondiale de la contrefaçon, se préparerait également à insérer les grands principes de la propriété intellectuelle dans son Code civil.

Elle s’intéresse aussi à l’aide juridique. « Si c’est adopté par la Chine, on dira qu’on aura permis à la société d’évoluer, a expliqué M. Lefebvre. C’est comme ça qu’on contribue lentement, modestement, mais à long terme à changer les choses. »

Lorsque les Chinois viennent étudier au Québec, ajoute le vice-recteur, ils s’intéressent aux questions de mariage gai, de liberté de presse et de lutte contre la corruption. Certains ont suivi les travaux de la commission Charbonneau.

L’Université de Montréal voit aujourd’hui plusieurs de ses diplômés occuper des postes prestigieux en Chine, notamment à l’École nationale de la magistrature.

En janvier dernier, le recteur de l’université, Guy Breton, a été reçu par le président de la Cour suprême de Chine, Zhou Qiang. Ils ont abordé la question de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les tribunaux.

Agir pour le changement

Lors de sa mission en Chine le mois dernier, le premier ministre Philippe Couillard s’était fait critiquer pour ne pas avoir abordé l’enjeu des droits de la personne avec ses interlocuteurs. « Pour les Chinois, c’est beaucoup plus efficace de travailler dans l’action que d’insulter les gens sur la place publique », s’était-il défendu.

Le représentant du Québec en Chine, Jean-François Lépine, avait corroboré les dires du premier ministre, expliquant que « c’est dans l’action que l’on juge ce que l’on fait ».

« Vous posez toujours la question des droits de l’homme en Chine et tout ça, et ce que l’on fait, c’est probablement le plus bel exemple de l’influence que les Québécois ont eue pour faire évoluer la question des droits de l’homme en Chine, a-t-il affirmé plus tard en entrevue téléphonique à La Presse canadienne. On a contribué à rendre les tribunaux mieux formés, plus transparents. »

Les deux hommes ont dit prévoir des bouleversements en Chine grâce à l’émergence de la classe moyenne, qui a un « pouvoir redoutable », selon M. Lépine. « Ici, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, il y a une démocratie par le bas, il y a une pression à laquelle le gouvernement doit répondre de façon extrêmement importante », a-t-il affirmé.

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Les Québécois parlaient français avant les Français

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D’un référendum l’autre

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De Québec à Édimbourg

Christian Rioux, Le Devoir, 12/09/14

À une semaine du référendum sur l’indépendance de l’Écosse, les spéculations vont bon train. Alors que la victoire pourrait se jouer dans un mouchoir de poche, chacun y va, au Québec, de ses théories pour expliquer le regain du nationalisme écossais alors que son équivalent québécois est aujourd’hui à bout de souffle.

Le premier serait « civique », entend-on dire, alors que le second aurait l’affreux défaut d’être « ethnique » et « refermé sur lui-même ». Ceux qui connaissent l’Écosse savent pourtant qu’il y a beaucoup plus de tartans à Glasgow que de ceintures fléchées à Montréal et que le programme du Scottish National Party n’est pas si différent de celui du PQ depuis 30 ans. On aura compris que ces jugements péremptoires visent d’abord à nourrir la petite polémique locale. Comme si l’on pouvait attribuer l’échec historique de 50 ans de nationalisme québécois — car c’est bien de cela qu’il s’agit — à quelques revirements tactiques ou électoralistes.

Ceux qui veulent comprendre le dynamisme du nationalisme écossais feraient mieux de se tourner vers l’Histoire. On ne comprend rien à l’Écosse si l’on ne sait pas que, comme la Catalogne, elle a déjà été indépendante. Le Québec n’était même pas dans les limbes que l’Écosse, alliée à la France dès 1295, était un royaume dont l’indépendance conquise de haute lutte fut reconnue par Londres en 1328. Contrairement aux Québécois, les Écossais n’ont jamais été véritablement conquis. En 1603, l’accession de Jacques 1er au trône d’Angleterre peut même être considérée comme une annexion de la Grande-Bretagne par le royaume d’Écosse. Nation reconnue depuis toujours, les Écossais sont plutôt dans la situation d’un peuple qui songe à récupérer ses billes en se retirant de l’Union que lui imposa l’Angleterre en 1707.

Les Québécois, eux, n’ont jamais eu de billes à échanger et une partie d’entre eux n’est toujours pas convaincue d’appartenir à une nation distincte. Contrairement à l’Écosse, au Québec, l’Acte d’union (1840) et celui de l’Amérique du Nord britannique (1867) sont venus sceller la Conquête d’une poignée de colons qui n’avaient pas eu le temps de se percevoir comme un peuple. Autre différence essentielle, dès le XVIIe siècle, grâce à son université, Édimbourg fut un haut lieu de la Renaissance européenne, comme en témoigneront l’économiste Adam Smith et le philosophe David Humes. On ne trouve pratiquement pas trace de telles Lumières au Québec où les rares étincelles furent noyées dans le sang en 1837-1838. Pire, le Québec deviendra le refuge de tous les réactionnaires qui fuient la République et la Révolution, loyalistes américains et religieux français réfractaires confondus.

On l’aura compris, l’idée d’être « nés pour un petit pain » n’a jamais effleuré l’esprit des Écossais. Contrairement au Québec qui sera marginalisé pendant deux siècles culturellement, économiquement et politiquement au sein de l’Union puis de la Confédération, l’Écosse a bénéficié de son union avec l’Angleterre en participant largement à l’entreprise coloniale. À titre d’exemple, ce sont des Écossais qui ont fondé la plupart des grandes banques canadiennes. On a beau chercher, on ne trouve pas de grande banque canadienne-française en Inde. On n’imagine pas non plus le leader souverainiste écossais Alex Salmond raconter sans broncher, comme le fit récemment Lucien Bouchard, que ses fils l’ont traité de « loser ».

Si le nationalisme écossais a des racines plus profondes que le nationalisme québécois, il affronte aussi un ennemi moins redoutable. La renaissance de l’identité écossaise entre les deux guerres est liée au déclin de l’Empire britannique. Aujourd’hui, l’Écosse affronte un Royaume-Uni depuis longtemps revenu de ses rêves de grandeur où le nationalisme anglais est plus que moribond. Ce n’est pas le cas du nationalisme« canadian »qui peut être virulent et perçoit l’indépendance du Québec comme une atteinte impardonnable à l’unité canadienne. Octobre 1970 est là pour en témoigner. L’esprit orangiste qui prévaut à Ottawa fait plus penser à l’Ulster qu’à l’Angleterre. Contrairement au Canada, celle-ci s’est d’ailleurs engagée de bonne foi à respecter la volonté exprimée par une majorité de 50 % plus un des électeurs. Rappelons de plus que les Écossais ne vivent pas à 30 km de la frontière américaine.

Voilà pourquoi, quel que soit le résultat du référendum, les Écossais ont toutes les chances d’en sortir gagnants. Si le Oui perd de justesse, il est évident que l’Écosse obtiendra de nouvelles concessions de Londres. Au Canada, les échecs référendaires de 1980 et de 1995 ont plutôt entraîné un raidissement de la politique revancharde d’Ottawa et une réduction des compétences et de la liberté du Québec.

Ces échecs provoquent aujourd’hui un effondrement du nationalisme québécois qui se retrouve dans une situation qui n’est pas sans rappeler l’ère préduplessiste du régime corrompu de Louis-Alexandre Taschereau. Bref, Québécois et Écossais n’ont ni la même histoire ni les mêmes ennemis. Surtout, les Écossais n’ont jamais cultivé cette haine d’eux-mêmes qui est une spécialité véritablement québécoise.

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