Archives de Tag: Nouvelle-France

Il était un «bois-brûlé»

« Au bout de quelques minutes un léger bruit se fit entendre et quelque chose s’approcha du rivage. C’était un canot indien long de dix pieds environ et formé d’un seul arbre. L’homme qui était accroupi au fond de cette fragile embarcation portait le costume et avait toute l’apparence d’un Indien.

Il adressa la parole à nos guides (indiens) qui à son commandement se hâtèrent d’enlever les selles de nos chevaux et de les disposer dans la pirogue. Comme je me préparais moi-même à y monter, le prétendu Indien s’avança vers moi, me plaça deux doigts sur l’épaule et me dit avec un accent normand qui me fit tressaillir : « N’allez pas trop vitement, y en a des fois ici qui s’y noyent. »

Mon cheval m’aurait adressé la parole que je n’aurais pas, je crois, été plus surpris. J’envisageai celui qui m’avait parlé et dont la figure frappée des premiers rayons de la lune reluisait alors comme une boule de cuivre : « Qui êtes vous donc, lui dis-je, le français semble être votre langue et vous avez l’air d’un Indien ? »

Il me répondit qu’il était un « bois-brûlé », c’est à dire le fils d’un Canadien et d’une Indienne. J’aurai souvent occasion de parler de cette singulière race de métis qui couvre toutes les frontières du Canada et une partie de celles de États-Unis. »

25 juillet 1831 :

Notes d’Alexis de Tocqueville, arrivant dans la nuit près du village de Saginaw (actuel état du Michigan) « Regards sur le Bas-Canada », éditions Typo.

Illustration : « Équipage d’un canot passant devant une cascade » 1869, par Frances Anne Hopkins (1838-1919).

Pour aller plus loin : Alexis de Tocqueville, « Regards sur le Bas-Canada », éditions Typo, 2005.

Source: Histoire de France 2.0

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10/02/1763 – Le Traité de Paris

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Vente de la Louisiane par Napoléon: Bravo champion!

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ENFANT DE LA VIEILLE FRANCE

Dans une lettre à sa mère, datée du 19 juin 1831, Tocqueville écrit : « Le Canada pique vivement notre curiosité. La nation française s’y est conservée intacte : on y a les mœurs et on y parle la langue du siècle de Louis XIV. » Après son passage au Bas-Canada, dans une lettre datée du 7 septembre 1831, Tocqueville se félicite de sa visite : « il n’y a pas six mois, je croyais, comme tout le monde, que le Canada était devenu complètement anglais ». « Nous nous sentions comme chez nous, et partout on nous recevait comme des compatriotes, enfants de la vieille France, comme ils l’appellent. » 

Source: Musée de la Neufve-France

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Truchements et Coureurs des bois

Sans titre1

Qui sont les coureurs des  bois ?  Avant de parler des coureurs des bois, il faut parler des truchements  qui étaient des interprètes. Souvent c’était  des hommes français qui décidèrent d’aller vivre  chez les Amérindiens pour apprendre à parler leur langue et vivre comme eux. Le premier truchement fut un jeune explorateur amené par Samuel de Champlain, il avait pour nom  Étienne Brûler, jeune  homme qui était un paysan et qui voulait découvrir de nouveaux lieux et une nouvelle façon de vivre loin de la hiérarchie du monde français. Il fut le premier homme à vivre à la façon amérindienne, le premier coureur des bois et le premier Indien blanc d’Amérique[1]. Les truchements vivaient avec plusieurs tribus amérindiennes, apprenaient leur langue et leurs traditions  et souvent  servaient d’interprète dans le commerce de fourrures avec les Français[2]. Ils furent donc agents de liaison entre les deux peuples. Les truchements furent les premiers  coureurs des bois parce qu’ils répondaient à l’appel de la nature.

Ils apprirent à bien connaître la nature et les premiers à ouvrir les territoires grâce à leurs contacts avec les premières nations. Les coureurs des bois furent ainsi les premiers Français à vivre dans les deux mondes et avoir un contact privilégié avec le monde dit sauvage et le monde dit civilisé.

Joé Grantham-Charbonneau

 

[1] Serge Bouchard, Marie-Christine Lévesque, Ils ont couru l’Amérique de remarquables oubliés, tome 2.

[2] Georges -Hébert Germain, Les Coureurs des Bois, la saga des Indiens  blancs, page 30.

 

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«On croit qu’il y a passage de là au Japon»

iroquois imageGuerrier iroquois dessiné par Jacques Grasset de Saint-Sauveur au XVIIIe siècle. La scalpation a profondément marqué l’imaginaire du Nouveau Monde.

Il y a 325 ans, le massacre de Lachine

Oubliée par les manuels d’histoire, l’attaque des Iroquois a été un tournant dans les relations avec les Premières Nations

Jean-François Nadeau, Le Devoir 05/08/14

Les gens de Montréal ont peur. À quelques kilomètres de leur ville fortifiée, du côté de Lachine, des colons ont été massacrés par les Iroquois. Presque toutes les maisons sont détruites.

C’était il y a 325 ans, le 5 août 1689. On dit longtemps dans la colonie que ce fut « l’année du massacre ». La population montréalaise en est très fortement ébranlée. La seule vision des orphelins que les autorités ramènent à Montréal suffit déjà à jeter l’effroi. Même des religieux prennent peur. Pour calmer les esprits, on en retourne d’ailleurs certains en France.

Le massacre de Lachine, longtemps souligné dans les manuels d’histoire des écoles, est à peu près oublié aujourd’hui. Pourtant, il s’agit bien d’un moment charnière qui met notamment en lumière les relations entretenues avec les Premières Nations au cours des terribles guerres franco-iroquoises.

Les Iroquois frappent alors les expéditions commerciales qui progressent chez eux, vers les Grands Lacs, « les Pays d’en haut ». Avec d’autres, le marquis Jacques de Denonville, appuyé par l’intendant de la colonie Jean Bochard de Champigny, mène une offensive au nom du roi. À Québec, l’intendant vient d’ailleurs d’installer un buste de Louis XIV afin que les sujets puissent apprécier les traits de leur maître.

Denonville est donc chargé de mener une expédition militaire contre ces autochtones. Des soldats réguliers, des miliciens et aussi des Amérindiens constituent le corps expéditionnaire. Ils attaquent les Tsonnontouans, une des cinq nations iroquoises. Connu aujourd’hui sous le nom de Sénécas, ce peuple résiste tout d’abord à la surprise grâce à sa maîtrise du terrain et de son sens de l’escarmouche. Mais les Sénécas cèdent bientôt devant la poussée guerrière de l’armée coloniale constituée de plus d’un millier d’hommes.

massacre imageEstampe Massacre et incendie à Lachine, 1689, 1925-1950

Le 14 juillet 1687, dans cette vaste quête qui vise à assurer le contrôle du territoire de la traite des fourrures, Denonville et ses hommes attaquent le village de Ganondagan. Ce centre majeur de la vie des Sénécas tombe. Torche à la main, les troupes de Denonville détruisent les habitations autant que les réserves de nourriture. Ils feront de même partout où ils passent, ne faisant pas de quartier.

Au fort Frontenac, aujourd’hui Kingston, Denonville rassemble tous les Iroquois qu’il peut capturer sur son chemin. Le fort lui-même sert de traquenard. Ces prisonniers sont envoyés à Montréal pour y être expédiés ensuite en France, où ils seront contraints, s’ils survivent jusque-là, à ramer dans les galères de la couronne. Une trentaine de ces prisonniers parviennent finalement outre-Atlantique. Certains reviendront.

Contre-attaque

L’année suivante, dans la nuit du 5 août, les Iroquois profitent d’un temps orageux pour s’approcher de Lachine. Ils frappent à leur tour sans pitié.

Sur 77 maisons que compte alors Lachine, 56 sont rasées. Plusieurs colons sont massacrés, d’autres sont enlevés. Deux cents morts et blessés disent certaines sources. Beaucoup moins, affirment d’autres. Reste qu’en cette année 1689 les incursions iroquoises reprennent de plus belle au coeur même de la colonie française.

Plusieurs villages de la région de Montréal sont attaqués au cours de cette guerre terrible qui touche à son terme avec la Grande Paix de Montréal en 1701. Mais en attendant, une véritable psychose s’installe. Derrière chaque arbre se cache-t-il un Iroquois ?

L’historienne Louise Deschêne estimait possible qu’un dixième des hommes de la colonie de ces années-là ait péri lors d’attaques amérindiennes. C’est énorme.

Le rêve de Lachine

Le massacre de Lachine augmentera encore la charge symbolique que porte ce haut lieu de l’histoire d’Amérique qu’est Lachine. Situé au bord des rapides, Lachine est aussi la marque d’un rêve sur lequel percute la réalité.

Pour ceux qui exploraient plus en avant les suites du grand fleuve, trouver un passage vers l’Orient plutôt que vers les peaux de castor avait été la raison d’être de ces hommes.

Samuel de Champlain espère être le premier à trouver de ce côté un passage vers les Indes. Mais il doit rebrousser chemin à cause des rapides, qu’il baptisa Sault-Saint-Louis. Ses guides lui apprennent néanmoins qu’au-delà de ces barrières d’eau vive se trouvent trois grandes mers d’eau douce. Le rêve continue…

Sur les cartes d’époque, comme celle de Jean Guérard en 1634, on inscrit dans le vaste espace indéfini qui va au-delà des Grands Lacs, qu’il se trouve là une clé qui ouvre les portes de l’Asie. Guérard écrit dans les limbes de sa carte qu’on « croit qu’il y a passage de là au Japon ».

Cavelier de La Salle cherchera lui aussi dans les eaux tumultueuses du Saint-Laurent en amont de Montréal ce fameux passage vers l’Orient qui doit mener aux épices, à l’or, à la soie. L’installation de sa seigneurie de Saint-Sulpice débute à compter de 1666, mais l’aventurier vendit tout à Lachine pour poursuivre ailleurs, jusque dans sa mort au milieu du désert du Texas, sa folle quête de fortune.

Cette fascination pour l’Orient dont le nom même de Lachine témoigne encore est traduite merveilleusement par Jean Nicolet, un des coureurs des bois de Sameul de Champlain. Nicolet avait découvert le premier les Ouinipigous, dont l’orthographe anglaise Winnebagos s’est désormais imposée. Le chef de cette tribu invita Nicolet à un banquet. Certain d’être là au coeur d’un protocole chinois, Nicolet revêt pour l’occasion son plus beau vêtement qu’il a soigneusement apporté dans ses bagages : une précieuse robe chinoise brodée de fleurs et d’oiseaux. Il est probable que cet habit vraiment très rare avait transité comme d’autres vers l’Europe par quelque missionnaire. En Europe, ces robes ne pouvaient être acquises qu’à des prix exorbitants. Mais un aventurier qui souhaitait découvrir un nouveau passage vers l’Orient pouvait-il s’éviter d’en acheter une et risquer ainsi d’entraver le protocole qu’il imaginait être celui de ses hôtes ? Ces robes chinoises étaient donc un accessoire essentiel pour soutenir le regard qu’avaient sur eux-mêmes ces hommes prêts à tout, même à donner et à connaître des massacres.

C’était le 5 août 1689, il y a 325 ans : pour les gens de la colonie française d’Amérique, ce fut « l’année du massacre ».

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La Conquête revue et corrigée à la française…

conquêtePhoto : Ministère des approvisionnements et services, Canada À Québec en 1759, les hommes de Wolfe prennent d’assaut les plaines d’Abraham pour tenter de surprendre les défenseurs de la ville.

Laurent Veyssière au Devoir – La Conquête ne fut pas un abandon

Des historiens remettent à plat l’histoire de la guerre de Sept Ans

Christian Rioux, Le Devoir, 22/11/13

La guerre de Sept Ans ? Un sondage rapide démontrerait facilement que 95 % des Québécois n’en ont jamais entendu parler. De toute façon, les historiens québécois et français ne s’y sont guère attardés et il est rare que les manuels scolaires y consacrent plus que quelques lignes. C’est pourtant au terme de cette première grande guerre internationale (1756-1763) et des négociations qui suivirent que la France perdit le Canada.

Les organisateurs du 400e anniversaire de Québec avaient sciemment écarté les historiens de ces célébrations à haut risque. Voilà qu’à l’occasion du 250e anniversaire du Traité de Paris, ils prennent leur revanche. À Paris, se tient ces jours-ci, sous l’égide du ministère français de la Défense, un important colloque franco-québécois qui vient clore une série de rencontres et de publications destinées à resituer « la Conquête » dans les enjeux géostratégiques de l’époque.

Plusieurs de ces nouvelles recherches mettent à mal la thèse de l’« abandon » du Canada par la France pourtant unanimement admise chez nous. Ancien stagiaire des Archives nationales du Québec aujourd’hui responsable du patrimoine au ministère de la Défense, à Paris, Laurent Veyssière vient de diriger (avec Bernard Fonck) la publication de plusieurs ouvrages majeurs (La guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, Septentrion) qui ébranlent quelques certitudes.

Quel abandon?

« Il faut être très prudent avec la notion d’abandon, dit Veyssière. Qu’il y ait eu un sentiment d’abandon, c’est normal. Quand une communauté de 60 000 personnes se retrouve seule, elle éprouve évidemment un sentiment d’abandon. » Mais, pour l’historien, rien ne prouve que, sur le plan politique, militaire et diplomatique, la France a « abandonné » le Canada comme on le dit si souvent.

Pour l’historien, il faut remettre la « Conquête » dans le contexte de l’époque. Pour la France, dans cette guerre, le théâtre nord-américain est secondaire. Si les troupes anglaises se concentrent au Canada, à l’inverse, la France concentre ses opérations en Allemagne, où plus de 100 000 hommes partent à la conquête du Hanovre. « Pour la France, il s’agit d’humilier le roi anglais, fils de l’électeur du Hanovre Georges 1er, pour être ensuite en position de négocier, dit Veyssière. Le Hanovre est une simple monnaie d’échange. C’est là que s’est joué le sort du Canada ! »

Toutes les guerres de ce siècle ressemblent à un jeu d’échecs. Pour la France, le rôle de Montcalm et de Vaudreuil consiste d’abord à tenir le plus longtemps possible. L’historien québécois Marcel Fournier, qui a dirigé le projet de recherche Montcalm, a montré que la France avait envoyé suffisamment d’hommes pour soutenir un conflit qui ne devait pas durer si longtemps.

Jamais, dit Veyssière, les Français n’ont imaginé que dans cette guerre ils pourraient perdre le Canada. Même dans les négociations qui s’ouvrent en 1761, les Français n’étaient pas prêts à abandonner le Canada. « Au printemps de 1761, le plénipotentiaire français envoyé à Londres a pour consigne de conserver le Canada, dit-il. Mais, rapidement, il comprendra que l’Angleterre ne rendra jamais le Canada. »

Pas de monnaie d’échange

Le grand problème de la France, c’est que dès 1761, elle n’a plus rien à offrir comme monnaie d’échange. Elle perd même la Martinique et Belle-Île. « La France n’a pas d’autre choix que de définir ses priorités. Or, le Canada s’y retrouve en queue de liste derrière les pêches de Terre-Neuve, les Antilles et même le Sénégal. »

Curieusement, c’est l’historien anglais Jonathan Dull, grand spécialiste de l’histoire militaire, qui a montré que ce choix fut le bon. Ce qui aurait pu être une déconfiture complète va permettre, grâce aux pêches, de préserver une marine française, d’assurer le redressement de la balance commerciale et de relancer l’économie. « On ne peut évidemment pas parler d’une victoire quand on perd le Canada, le Sénégal et une partie des Antilles. Mais la France ne s’en tire pas si mal », dit Veyssière. Le pays va se redresser au point de pouvoir prendre sa revanche lors de la guerre d’indépendance américaine.

Ce que les Habitants (ou Canadiens) vivent comme un drame, n’importe quelle puissance coloniale l’aurait fait à cette époque, estime Veyssière. « Nous sommes nombreux à être convaincus que la France n’avait pratiquement pas de chance de conserver le Canada dans cette négociation. Je pense que c’est en train d’être admis par les historiens. On ne peut plus traiter de la Conquête, comme on l’a fait, sans parler de l’ensemble de la guerre de Sept Ans. Si la France avait remporté la guerre en Allemagne, elle aurait eu la monnaie d’échange pour récupérer le Canada. »

Le discours du conquérant

D’où vient alors ce discours dominant sur l’abandon ? « Le discours de l’abandon, c’est d’abord le discours du conquérant, dit Veyssière. Dès le début, il sera repris par le premier gouverneur britannique, James Murray, et par son successeur, Carleton. Il est évident qu’il est plus facile de parler à un peuple conquis en lui disant que sa mère patrie l’a abandonné et que l’Empire britannique ne lui offre que des bienfaits. »

La propagande britannique se met rapidement en branle. Elle fera de Wolfe, pourtant dépressif et détesté par ses propres généraux, un héros. Ce qui contribue à exagérer l’importance de la bataille des plaines d’Abraham. Elle fera de l’Empire le pourvoyeur de nouvelles libertés. Ce qui n’est pas faux, dit Veyssière, comme le montre l’arrivée des journaux qui n’existaient pas en Nouvelle-France. Mais de là à décrire la Nouvelle-France comme la pauvre victime d’un régime tyrannique, il y a une limite à ne pas franchir.

« Lorsqu’on étudie les destins individuels des Canadiens de cette époque, on voit que leur mode de vie était très libre, dit Veyssière. Comme ils étaient loin du pouvoir, leur liberté était immense, au point de ne pas se sentir opprimés par la monarchie absolue. D’ailleurs, au moment de l’Acte de Québec, en 1774, lorsque les pétitions des Canadiens partent à Londres, à aucun moment ils ne réclament de représentation parlementaire alors que la minorité anglo-protestante la réclame à cor et à cri. Pour les Canadiens, pétris des valeurs de l’ancien régime français, ce n’était pas une question qui se posait. »

Parmi les réalités que ces nouvelles recherches ont permis de découvrir ou de redécouvrir, il y a la violence radicale de cette guerre. « La guerre de Sept Ans fait partie de ces guerres que l’on commence à qualifier de « guerres totales », dit Veyssière. La guerre de Trente Ans, juste avant, a aussi été d’une violence inouïe. Wolfe l’annonce. Il va mettre en place une violence réglée contre la population et fait brûler les villages. La guerre en Europe n’a rien à envier à ce qui se passe en Amérique. On pratique une politique de la terre brûlée. »

S’il y a « abandon » quelque part dans cette histoire, c’est peut-être dans le fait que jamais la France ne songera véritablement à récupérer le Canada une fois le Traité de Paris signé. « La France est dans une logique continentale et terrienne, alors que l’Angleterre est maritime, dit Veyssière. La France fait toujours passer ses intérêts continentaux d’abord. Récupérer la colonie du Canada, elle n’en voit pas l’intérêt. Ce qui souligne encore plus le mérite des Canadiens d’avoir su conserver leur langue et leur manière de vivre. C’est un exemple dans l’histoire mondiale. Il a fallu retrousser ses manches et survivre. C’est tout à l’honneur des Québécois. »

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