Archives de Catégorie: Histoire

Ulysse, un Romain parmi les Grecs

Dans Homère la bataille, et par suite la guerre, est une suite indéfinie de duels. Le combat général est l’ensemble des combats singuliers. Et de part et d’autre on attend une victoire générale comme la résultante de tant de combats singuliers. C’est alors qu’Ulysse intervient, et d’un seul coup il fausse tout le système ; car il n’invente pas seulement d’introduire dans la ville un cheval de bois machiné : il invente en cela même de remplacer le système de la bataille par le système de la victoire, il invente de substituer d’un seul coup le système de gagner au système de se battre, le système de l’empire au système du combat singulier. En ce sens, et d’un seul coup, et du premier coup Ulysse est déjà un Romain parmi ces Grecs. Il n’est déjà plus l’homme qui se vante et l’homme qui se bat. Il est déjà l’homme qui se tait et l’homme qui gagne.

Charles Péguy, Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne

Source: Philitt

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Histoire, Histoire et civilisation, Lettres, Philosophie, Politique, Religion, Uncategorized

Les temps changent, les bouffons demeurent!

«Les bourgeois pleins de marde d’aujourd’hui déguisés en bourgeois pleins de marde d’autrefois célèbrent le bon vieux temps. Le bon vieux temps c’est la conquête anglaise de 1760.»

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Cinema, Culture et société, Histoire, Histoire et civilisation, Politique

Karl, Cowboy Fringant

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Art, Culture et société, Histoire, Histoire et civilisation, Musique, Politique

L’homme inquiet de Delos

100 A.C.

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Art, Histoire, Histoire et civilisation, Uncategorized

Ayant appartenu à G 7440 Z

Un fourreau égyptien en perles de faïence vieux de 4 500 ans

George Andrew Reisner est un archéologue et un égyptologue américain. En mars 1927 – il a alors 60 ans – Reisner fouille la nécropole de Gizeh pour le compte de l’université de Harvard.

Au cours de sa campagne de fouilles, il découvre la sépulture inviolée d’une inconnue – enregistrée comme la tombe G 7440 Z – inconnue dont le squelette est recouvert d’un mince réseau d’innombrables perles de faïence bleues et turquoise dont la signification lui échappe tout d’abord. Éléments cultuels, linceul, résille protectrice ? Qui sait…

Reisner date rapidement sa découverte de l’ancien Empire, plus précisément du règne de Khoufou, un pharaon de la IVème dynastie ayant régné au mitan du IIIème millénaire av. J.-C.

Si le nom de Khoufou n’évoque rien pour vous, sachez que le ci-devant est plus connu sous celui de Khéops.

Quoi qu’il en soit, après un long et patient travaille de reconstitution rendu possible par les excellents relevés et les photographies réalisés pendant les fouilles, les archéologues d’Harvard parvinrent à assembler les 7 000 perles de faïences découvertes dans la tombe G 7440 Z pour rendre sa forme originelle à l’incroyable fourreau que vous avez sous les yeux, lequel se trouve aujourd’hui au MFA de Boston.

Photo : Harvard University—Boston Museum of Fine Arts Expedition.

Via Storia Mundi

BLx

1 commentaire

Classé dans Art, Culture et société, Féminisme, Histoire, Histoire et civilisation, Politique, Religion

11/09/01

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Culture et société, Histoire, Histoire et civilisation, Philosophie, Photos, Politique, Religion

Il y a 60 ans

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Culture et société, Histoire, Histoire et civilisation, Philosophie, Politique, Religion

L’Ontologie du négatif

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Art, Culture et société, Histoire, japon, Philosophie, Religion

Enquête récente sur la mort du petit Dionysos

Conférence du 25 mai 2022 La professeure de l’Université Laval, Mme Anne-France Morand, nous présente une conférence ayant pour titre : «Enquête récente sur la mort du petit Dionysos».

Résumé : Selon certains savants du 19e et début du 20e siècle, le meurtre du petit Dionysos par les Titans serait au cœur de l’orphisme, cet ensemble de croyances divergeant passablement de la religion grecque traditionnelle. Des textes fragmentaires, placés sous le nom du héros Orphée, le joueur de lyre capable d’enchanter la nature et les animaux, concernent des mystères et l’au-delà et font allusion à ce mythe. Cependant, depuis les années 1950, la centralité de cet épisode et même l’orphisme ont été remis en question par les travaux de deux grands savants qui s’étaient efforcés de « démonter » l’orphisme sur des bases qui semblaient fort scientifiques. Or, un tout nouveau fragment découvert cette année dans un palimpseste décrit précisément l’enfance de Dionysos. C’est sur ce texte exceptionnel et sur quelques autres trouvailles archéologiques liées à l’orphisme que portera l’exposé.

Institut d’études anciennes et médiévales de l’université Laval

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Art, Culture et société, Féminisme, Histoire, Histoire et civilisation, Lettres, Musique, Philosophie, Religion

REFUS GLOBAL

75 ans plus tard

«Le lancement, le 9 août 1948, du manifeste Refus global suscite des réactions en cascade. Dans un climat social plombé par un nationalisme conservateur mâtiné d’un cléricalisme carabiné, l’immense majorité des commentaires lui sont hostiles. « Les splendides révolutions aux seins regorgeant de sève » qu’espère ce manifeste, rédigé par Paul-Émile Borduas et contresigné par quinze jeunes artistes, n’ont pas de quoi enthousiasmer des notables affairés à reconduire tête baissée l’exercice de leur pouvoir.»»

Jean-François Nadeau, Le Devoir, 08/08/23

***

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Art, Culture et société, Féminisme, Histoire, Histoire et civilisation, Lettres, Musique, Philosophie, Politique, Religion

Nobuo Okano, Artisan fascinant

De la restauration des livres considérée comme l’un des beaux-arts

My Modern Met, 20/04/2015

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Art, Culture et société, Histoire, Histoire et civilisation, japon, Lettres, Philosophie, Politique

Papyrus maximus

Comment lire un texte ancien avec l’aide de l’intelligence artificielle

Papyrus d’Herculanum

Stéphane Baillargeon, Le Devoir 19/07/23

Si on arrive à les rassembler bout à bout, tout d’un coup, ces fragments prennent beaucoup plus de sens. Cette technique permettrait de découvrir des fragments de littérature inconnue, une tragédie grecque perdue ou un écrit d’Aristote, par exemple, dont on n’avait plus de copie.

***

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Art, Culture et société, Histoire, Histoire et civilisation, Lettres, Philosophie, Politique, Religion, Science

« Il existe une forêt d’anciennes langues et certaines nous résistent encore… »

L’a b c des

linéaires A, B et C L’énigme des écritures multimillénaires

Stéphane Baillargeon, Le Devoir, 15/07/23

Quelle est la plus grande invention de l’histoire ? En 2000, le lectorat du magazine Times avait choisi l’ampoule électrique comme plus formidable création du millénaire achevé. Pas fou.

La professeure Anne-France Morand, du Département des sciences historiques de l’Université Laval, a posé la question cette année à sa classe de grec moderne. Elle a entendu ses étudiants citer la roue, le pont et d’autres merveilles encore.

« Moi, j’ai dit que la chose la plus importante, c’était le déchiffrement du linéaire B. Tout le monde s’est moqué de moi », confie l’helléniste en rigolant elle-même de sa boutade.

https://e982fbbe539632a51f5ac1c6d37d4cf1.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-40/html/container.html

Le linéaire B est un système d’écriture syllabique utilisé durant l’âge du bronze tardif en Grèce antique, entre 1450 et 1100 avant notre ère. Les premières traces de ce syllabaire écrit sur des poteries et des tablettes d’argile ont été découvertes en Crète sur le site d’un ancien complexe palatial fouillé à partir de 1900 par l’archéologue britannique Arthur Evans (1851-1941).

Il a fallu un demi-siècle pour percer ce code. En s’appuyant sur les listes analytiques de la philologue Alice Kober (1906-1950) montrant que la lettre finale de certains mots changeait, le linguiste Michael Ventris (1922-1956), obsédé par le linéaire B depuis l’adolescence, a pu conclure que cette écriture servait une langue indo-européenneà déclinaisons, en fait un grec archaïque parlé par les Mycéniens.

Ce système syllabaire n’a cependant aucun lien avec l’alphabet grec qui l’a remplacé. Il repose sur 87 signes traduisant des syllabes et d’autres imageant des idées ou des nombres décimaux. Les tablettes déchiffrées traitent essentiellement de questions administratives, économiques et religieuses. Les textes donnent une idée de la vie quotidienne de cette très lointaine époque. Ils permettent aussi de suivre les racines de la civilisation si importante pour la suite des choses en Occident.

« Pendant mes études, j’ai eu la chance de faire du linéaire B, raconte la professeure Morand. Son déchiffrage est une affaire assez incroyable puisqu’il n’y avait pas de texte bilingue, pas de pierre de Rosette. Cette langue est assez déchiffrée maintenant. On comprend par exemple que “Cnossos” s’écrit conosso. On a le mot pour dire “labyrinthe” : labyrinthos. On sait aussi que les mots en “issos” ou en “ithos” sont très grecs, et on retrouve donc l’équivalent de dinosaures de cette langue dans le linéaire B. Mais pour plusieurs autres mots, on a plusieurs interprétations. Ça reste un problème. »

Le linéaire A, découvert à Cnossos en même temps que le B, au début du XXe siècle, par sir Arthur Evans, propose un autre système d’écriture, remontant cette fois à l’âge du bronze, entre 1900 et 1450 avant notre ère. Ce code précède donc le linéaire B et n’est pas strictement syllabique. Le linéaire A comprend des signes représentant des syllabes, mais aussi des idéogrammes et des logogrammes. Ce système résiste toujours au déchiffrement.

« Pas mal de linguistes s’y intéressent, dit la professeure. Le manque d’inscriptions — quelques milliers de signes seulement et souvent des textes courts — pose un défi. Si on trouvait des textes plus longs, on pourrait peut-être percer ce code. L’autre défi, c’est qu’on semble face à une langue que nous ne comprenons pas, peut-être non indo-européenne. »

Cet indice rappelle la complexité du peuplement de la région. « Les Grecs se croyaient autochtones, mais ils ne l’étaient pas », résume la spécialiste.

Une passion de jeunesse

La professeure Anne-France Morand a été jointe par Le Devoir en Europe, où elle fouille les bibliothèques à la recherche de manuscrits sur les hymnes orphiques, des textes liés au mythe d’Orphée et à un courant religieux initiatique, sujet sur lequel elle travaille patiemment depuis sa thèse de doctorat. Elle était à Paris il y a quelques semaines pour travailler sur un manuscrit du XVe siècle.

« Il n’y a pas beaucoup de temps à l’heure actuelle pour la slow science, dit-elle. Je fais un travail assez minutieux qui m’oblige à collationner une cinquantaine de manuscrits. Ce travail n’a pas été fait pour les hymnes orphiques depuis 1941. »

La professeure Morand enseigne le grec ancien à l’Institut d’études anciennes et médiévales de l’Université Laval. Dans son domaine hyperspécialisé, il faut maîtriser l’épigraphie (la lecture des pierres), la papyrologie (pour les papyrus) et la paléographie (la lecture des manuscrits médiévaux sur parchemin ou sur papier). Elle-même a été hautement formée à ces spécialités à Oxford auprès de la sommité Nigel Wilson, qu’elle désigne comme « le meilleur paléographe vivant ».

Elle a commencé l’étude du latin dès l’âge de 12 ans, puis celle du grec à 15 ans dans une école secondaire publique suisse, le collège Calvin de Genève, qui poursuit cette tradition encore aujourd’hui dans le cadre de la maturité gymnasiale, l’équivalent du bac français.

« Je me destinais au droit, explique-t-elle. J’ai terminé mes études juridiques, j’ai enseigné le droit et, à un moment, j’ai dû admettre que ma grande passion, c’était le grec. J’ai une connexion presque mystique avec cette langue. Très jeune, vers 14 ans, j’ai aussi eu un emballement pour l’étrusque, une autre langue toujours incomprise. »

Ces dernières années, elle s’est penchée sur le syllabaire chypriote, une écriture à 56 signes datant de l’âge du fer (du XIe au IVsiècle avant notre ère), qui dérive probablement des linéaires A et B. C’est du grec qui a été déchiffré au XIXe siècle. La professeure québécoise a étudié récemment une tablette du Ve siècle pour les médecins. « C’est difficile à cause des signes et du dialecte chypriote. J’y arrive, mais c’est compliqué. »

La littérature grecque ancienne produite pendant plus d’un millénaire est essentiellement numérisée et disponible en ligne. Encore faut-il pouvoir la lire. Les systèmes de traduction numérique commencent à y arriver. Les ordinateurs permettent de filtrer une quantité énorme de données.

Le linéaire A n’est pas la seule langue ancienne à résister aux décrypteurs contemporains, aidés ou pas par l’intelligence artificielle, souvent parce que la langue parlée devant fournir la clé de lecture a disparu. Le syllabaire cypro-minoen (ou linéaire C), datant aussi de l’âge du bronze, existe sur environ 250 tablettes, donnant quelque 2500 signes, trop peu pour le déchiffrement.

La professeure Morand rappelle le cas du fameux manuscrit de Voynich, qui repousse toujours l’entrée des cryptographes. « Il existe une forêt d’anciennes langues et certaines nous résistent encore… »

***

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Art, Culture et société, Histoire, Histoire et civilisation, Lettres, Philosophie, Politique, Religion, Science

Rêver, Rêvasser, Laisser errer sa pensée

L’esprit vagabond

Alexis Riopel, Le Devoir, 8/07/23

Cet article porte sur le vagabondage de l’esprit, phénomène connu sous l’appellation de « mind wandering » dans la littérature scientifique. Il s’agit de ces instants où notre pensée s’égare, où elle se met à errer. Parfois à notre insu, parfois de notre plein gré. Et depuis 25 ans environ, ces rêvasseries chatouillent la curiosité des neuropsychologues, qui commencent à y comprendre quelque chose.

***

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Art, Culture et société, Histoire, Lettres, Philosophie, Science

Bonjour Jean-Baptiste!

La Saint-Jean, un patrimoine immatériel?

Le Comité de la fête nationale espère faire reconnaître la fête de la Saint-Jean, son défilé et son instigateur, Ludger Duvernay, au patrimoine immatériel du Québec. Pour appuyer sa demande, l’organisation a demandé à l’historienne de l’art et ethnologue Diane Joly de dresser un rapport relatant l’histoire de la fête.

Le « caractère festif » des célébrations de la Saint-Jean leur donne cette valeur patrimoniale, soutient Mme Joly. « Je démontre que c’est un événement historique important pour les Québécois. Et pas seulement le défilé. »

C’est dans les jardins de l’avocat John McDonnell, situés dans le faubourg Saint-Antoine de Montréal (aujourd’hui en partie la gare Windsor), que la première célébration de la Saint-Jean-Baptiste comme fête nationale des Canadiens français a eu lieu, le 24 juin 1834.

À l’initiative de Ludger Duvernay, qui était alors directeur du journal La Minerve, la fête a d’abord été conçue comme un banquet pour soutenir les idéaux du Parti patriote. Y participaient notamment Louis-Joseph Papineau et George-Étienne Cartier, autour de Ludger Duvernay. « Lors de ce banquet, raconte Diane Joly, il y a eu 40 toasts, dont 25 étaient à dimension politique, en lien avec les idées du Parti patriote. » On dit d’ailleurs qu’à la suite du banquet, les patriotes se reconnaissaient entre eux en se saluant avec un « bonjour Jean-Baptiste ».

Caroline Montpetit, Le Devoir, 23/06/23

BLx

Poster un commentaire

Classé dans Culture et société, Histoire, Histoire et civilisation, Politique, Religion