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Sur la route de l’autodétermination des peuples – 1

Virginie Simoneau-Gilbert, étudiante en Histoire et civilisation, sur la route de l’autodétermination des peuples.

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JOUR 1 : Paris et Barcelone

– Paris :

Après un départ de Montréal dans une grande fébrilité, nous sommes arrivés pour une escale de presque sept heures à Paris à 8h21 du matin, heure de l’Europe. Puisque nous embarquions pour le vol vers Barcelone seulement à 14h55, nous avons donc décidé de prendre un bain, très court, certes, de la ville lumière et ce, malgré le manque de sommeil important dont nous souffrions.
Tout d’abord, après avoir passé les douanes, nous nous sommes dirigés, avec le train RER, dont une ligne assure le transport entre l’aéroport Charles-de-Gaulle et l’île de la Cité, vers les Champs-de-Mars, devant lesquels trône fièrement la Tour Eiffel. Les Champs-de-Mars, lieu important de la Révolution française où se tinrent de nombreux rassemblements républicains (dont celui, tristement célèbre, du 17 juillet 1791, dans lequel 50 personnes trouvèrent la mort), sont aujourd’hui un immense espace vert de Paris où se déroulent, chaque année, bon nombre d’activités.
Par la suite, après cette courte promenade au pied de la Tour Eiffel, nous nous sommes dirigés vers le Café de Flore, sur le boulevard Saint-Germain, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, pour y dîner. Célèbre pour y avoir été fréquenté par de grands intellectuels du 20e siècle, le Café de Flore a notamment servi café et viennoiseries à Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Louis Aragon, André Breton, Eugène Ionesco, Boris Vian, Emil Cioran, et tant d’autres. Certains d’entre eux, tels que Camus et Sartre, se sont d’ailleurs intéressés à la question des peuples aspirant à leur autodétermination (et, en particulier, à l’époque, le peuple algérien, qui se trouvait alors en pleine guerre d’indépendance).

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Finalement, après avoir savouré de succulentes pâtisseries et siroté un bon café, nous nous sommes dirigés vers la cathédrale Notre-Dame de Paris, située sur l’Île de la Cité. Lieu mythique de la ville lumière, la grandiose Notre-Dame a su inspirer, au fil des époques, de nombreux auteurs, dont nul autre que le père du romantisme, Victor Hugo, avec son célèbre roman du même nom publié en 1831.

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Toutefois, malgré le peu de temps passé à Paris, ces quelques heures ont été particulièrement marquantes. En effet, marcher dans ces lieux remplis d’histoire et empreints d’une profonde tradition républicaine fut, certes, un moment très émouvant qui restera, le plus longtemps possible (nous l’espérons), gravé dans notre mémoire. Assurément, Paris la magnifique saura nous inspirer pour la suite de notre voyage à Barcelone, Berlin et Édimbourg.

– Barcelone

Après un départ de Paris vers 15h40, nous sommes arrivés à Barcelone vers 17h50 sous un soleil magnifique et une température avoisinant les 28 degrés Celcius.
En premier lieu, après avoir récupéré nos bagages, nous nous sommes dirigés en direction de notre hôtel, situé à cinq minutes à pied d’une bouche de métro dans la banlieue de Barcelone, Hospitalet. Durant ce trajet, nous avons pu admirer, notamment, de nombreux drapeaux catalans accrochés aux balcons et fenêtres, symboles d’un sentiment nationaliste très fort chez la population à la veille du référendum qui se tiendra le 9 novembre prochain. On peut ainsi constater que la question nationale est une préoccupation quotidienne chez les catalans. À la vue de tous ces drapeaux, il est presque impossible de ne pas se sentir fortement impressionné par cette ferveur patriotique affichée et assumée … qui détonne, certes, avec celle que l’on retrouve chez la population québécoise. D’autres réflexions concernant le nationalisme en Catalogne suivront bientôt …

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En second lieu, nous avons fait la rencontre de Miquel Vila puis, brèvement, de Maria Corrales, représentants du Sindicat d’Estudiants dels Països Catalans (SEPC). Ces jeunes indépendantistes s’impliquent pour la libération de la Catalogne depuis de nombreuses années. De gauche, ces deux militants ne rendent toutefois pas conditionnelle la lutte indépendantiste à un projet social, contrairement à certaines autres branches du mouvement nationaliste catalan qui voient l’autodétermination de la Catalogne comme un moyen permettant de parachever la lutte des classes menée depuis le 19e siècle. Cette vision socialiste de l’indépendance est d’ailleurs également présente au Québec, notamment chez le parti Québec Solidaire (QS) ou chez le Mouvement Progressiste pour l’Indépendance du Québec (MPIQ). En ce qui a trait aux convictions politiques de jeunes militants tels que Miquel Vila et Maria Corrales, leur idée de l’indépendance se rapproche, au Québec, de celle véhiculée par le parti Option Nationale (ON), organisation qui considère l’autodétermination du Québec comme prioritaire et urgente. « Avant d’être à gauche ou à droite, il faut être. », est d’ailleurs une phrase que Jean-Martin Aussant, fondateur d’Option Nationale, a de nombreuses fois citée dans ses allocutions.

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Par la suite, après une longue discussion politique autour d’une sangria, Miquel nous a conduits à une spectaculaire marche aux flambeaux indépendantiste. Il est d’ailleurs assez surprenant de retrouver un tel rassemblement à la veille de la gigantesque manifestation en forme de « V » symbolisant la victoire espérée du camp du oui. Ce genre de démonstrations nombreuses est ainsi un exemple flagrant de l’immense sentiment nationaliste présent chez la population. À la fois fatigués et satisfaits, nous avons regagné notre hôtel, empreint d’une première forte impression du mouvement indépendantiste catalan.

Petites découvertes étonnantes de la première journée :
1- Le café crème de Paris.
2- L’air pincé et un peu désagréable de certains Parisiens …
3- Les drapeaux catalans accrochés en grand nombre aux fenêtres et balcons des appartements de Barcelone.
4- Le métro de Barcelone extrêmement bien fait qui possède l’air climatisé, le réseau ainsi qu’un système indiquant l’arrivée du prochain train à la seconde même.
5- L’activité intense qui règne à Barcelone et ce, même à 23h un mercredi soir.

Déroulement du JOUR 2 :

Durant la deuxième journée, nous prendrons part, au sein d’une délégation québécoise, à la manifestation du grand « V » de 17h14 (1714 étant la date de l’annexion de la Catalogne à l’Espagne après la Guerre de Succession d’Espagne) à 20h14 (2014 étant la date prévue du référendum du 9 novembre prochain). Nous tenterons également, durant les jours qui suivront, de rencontrer des représentants de l’Assemblée Nationale Catalane (ANC). D’autres détails et réflexions concernant le nationalisme catalan suivront …

Sur ce,

Ara és l’hora !

Lien vers l’album photo : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10205216994570228.1073741827.1406963457&type=1&l=3ecbb3cc84 »

Virginie Simoneau-Gilbert

 

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