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La dette d’Haïti

BLx

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Hypocrisie humanitaire

À la suite du séisme de 2010 en Haïti, le pays fut complètement ravagé par ce tremblement de terre, ce qui contribuera encore davantage à l’affaiblissement du pouvoir du gouvernement haïtien sur son territoire. Cependant, sur papier, l’aide internationale semble suffisante pour permettre la reconstruction du pays, mais est-ce réellement ce qui se produira?

Malheureusement, non. En effet, la grande majorité de l’argent récolté par la population mondiale ne s’est pas rendu au peuple haïtien, mais plutôt dans les poches des ONG internationales, qui elles ont par la suite pris les mesures, supposément nécessaires pour venir en aide au pays en détresse.[1]Ainsi, l’argent des fonds humanitaires recueillis par l’aide internationale fut de 2,4 milliards de dollars, mais seulement 1 % s’est rendu au gouvernement haïtien et 0,4 % aux ONG du pays. Par conséquent, le gouvernement local n’a pas pu diriger convenablement la reconstruction de son pays en raison de la compétition inégale face aux ONG internationales qui possèdent un financement nettement supérieur à celui-ci.

Par ailleurs, une grande partie de l’argent récolté n’a pas servi à la reconstruction du pays, mais a plutôt permis à des ONG de s’enrichir davantage. Par exemple : «…les États-Unis ont distribué 194 millions de dollars à des sous-traitants, dont 4,8 millions seulement à des sociétés haïtiennes, soit environ 2,5 % du total.»[2]Parallèlement, l’ONG Usaid déclarera, par le biais de Lewis Lucke, un coordonnateur important, qu’une catastrophe naturelle si bien gérée peut devenir profitable pour une entreprise externe au pays toucher[3]. De plus, les réunions opérationnelles chargées d’organiser l’aide internationale n’étaient pas traduites en créole en plus d’être difficiles d’accès. Ainsi, le manque de synchronisation entre les plus que nombreuse ONG ne donnera aucun sens commun aux donations et aux financements.[4]

D’autre part, les ONG ne veulent pas s’attaquer à n’importe quel projet d’aide pour Haïti puisqu’elles veulent participer à des programmes d’aide qui donneront des résultats rapides et ainsi pouvoir montrer au donateur que leurs dons viennent en aide sans attendre au peuple haïtien. Cependant, la plupart des projets réellement importants sont mis de côté pour prioriser des projets sur le court terme, mais qui ne profiteront pas aux Haïtiens sur le long terme. Par exemple, le besoin de nettoyage des débris dans la ville de Port-au-Prince  n’intéresse presque pas les ONG puisqu’il ne permet pas de montrer un avancement clair dans l’aide au peuple. De plus, aucune des centaines d’ONG n’a prioriséla construction d’une station d’assainissement des eaux, une tâche essentielle pour l’avenir du pays sur le plan de la santé.[5]Le rôle des ONG en Haïti est négligeable sur le plan de la remise sur pied du pays. En effet,  l’aide apportée n’aide pas le pays à se remettre sur pied, mais elle garde plutôt le pays dépendant de l’aide internationale. L’argent injecté par les institutions internationales ne servit pas de façon efficace à la reconstruction d’Haïti puisqu’elle fût investie dans des projets sans vision de remise sur pied du pays de façon globale. Comme le démontre Cécile Barbière dans son article, Haïti serait mieux sans l’aide internationale: « Si l’on est sur place, il faut l’être de manière intelligente, même si cela est moins visible en termes de valeur. »[6]Ainsi, la devise haïtienne « L’union fait la force » fut complètement délaissée par les ONG présentent dans le pays autrefois surnommé la « Perle des Antilles ».[7  

L’État haïtien est incapable d’affirmer son autorité gouvernementale sur le grand nombre des ONG internationales. La reconstruction du pays se retrouve menée non pas par un gouvernement central, mais plutôt par des ONG indépendantes les unes des autres. Ainsi, cela se traduit par une perte de souveraineté de l’État haïtien sur l’ensemble de son territoire. Par conséquent, l’organisation de la remise sur pied du pays n’est pas coordonnée de façon efficace étant donné que le pouvoir décisionnel, qui est traditionnellement détenu par l’État, n’est pas centralisé. De ce fait, chacune des ONG aide comme elle le souhaite la population haïtienne, mais sans avoir une vision globale des nombreuses tâches à accomplir. De plus, l’état de faiblesse du gouvernement haïtien déjà existant avant cette catastrophe naturelle fut aggravé avec l’inefficacité de celui-ci à organiser la reconstruction du pays. En effet, la population haïtienne pointe du doigt ses dirigeants politiques pour justifier la quasi-stagnation de la remise sur pied du pays. Pourquoi eux et pas les ONG ? Parce que le peuple haïtien ne connaît pas le nom des dirigeants des ONG activent dans leur pays. Cependant, le peuple haïtien comprend clairement que son gouvernement ne joue pas un rôle suffisamment important dans la gestion de l’aide venue de partout dans le monde. En effet, comme le démontre Pascal Boniface, un : «… État failli entre souvent dans un cercle vicieux. Sa faiblesse est un facteur d’affaiblissement supplémentaire. »[8]Bref, le manque de pouvoir déjà existant du gouvernement haïtien causera, en partie, un manque de cohésion dans la reconstruction de son pays. En effet, l’aide généreuse de la communauté internationale fut mal utilisée. Le manque de cohérence dans l’aide apporter par les ONG, qui eux tenteront, sans succès, de jouer le rôle du gouvernement haïtien.[9]

 Thomas Douville

[1]Bill QUIGLEY, Amber RAMANAUSKAS. « Haïti. Mais où diable est passé l’argent de la reconstruction ? », Counterpunch, dans Courrier international, 12 janvier 2012. p.2.

[2]Ibid., p.3.

[3]Ibid.,p.4.

[4]Ibid.,p.3.

[5]Cécile BARBIÈRE. « Haïti serait mieux sans l’aide internationale », EURACTIV.fr,30 mai 2017https://www.euractiv.fr/section/aide-au-developpement/interview/haiti-serait-mieux-sans-laide-internationale/ (Page consulté le 20 février 2019)

[6]Ibid.,p.4.

[7]https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-haiti-scandale-oxfam-ici-les-ong-ont-toujours-eu-quartier-libre

[8]Pascal BONIFACE. « Les Etats faillis », Géopolitique, 5e édition, Paris, Eyrolles, 2018, p.59.

[9]http://www.courrierdesafriques.net/2016/10/haiti-bilan-288-morts-le-gouvernement-denonce-le-business-humanitaire

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1er Janvier 1804: Jour de l’indépendance d’Haïti

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Patrick Noze

PROCLAMATION

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Jean-Michel Basquiat

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Ayiti Cheri

Port-au-Prince, ville poussière, Gin trop fatras! Trop moun ! Dit-on en province. Trop de saletés trop de gens. Port-au-Prince, c’est un cocktail d’odeurs. À la fois alléchantes lorsqu’on passe devant un Chienjambé (restaurant de fortune) et écœurante lorsqu’on longe un égout à ciel ouvert. Des sensations extrêmes et quotidiennes qu’il nous est impossible de vivre ici. Il y a une ambiance festive générale de par la musique que l’on entend à tous coins de rues et les Klaxons, se substituant à une signalisation inexistante. C’est à la fois infernal et paradisiaque, c’est visuellement riche. On peut s’en délecter en s’installant et en observant la folie de la liberté.

En province, on assiste cette fois à une variété hors du commun. En passant par une rizière, un paysage désertique, un monde de poussière blanche, une petite chaîne de montagnes vertes, une forêt de bananiers, une plage saisissante. Haïti c’est un ensemble de microclimats à découvrir. Du jour au lendemain on risque se trouver face à un paysage dont on ne se douterait pas de l’existence sur une si petite île. Une fois qu’on y est allé, Ayiti chéri prend tout son sens…

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Texte et photos Caroline Douville

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