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EPCOT ou l’échec du projet de la ville parfaite

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Le complexe de loisirs Walt Disney World Resort en Floride est bien connu pour ses nombreux parcs à thèmes, ses parcs aquatiques, ses terrains de golfs et ses nombreux hôtels. Comment un seul terrain privé peut être aussi grand pour contenir toutes ces attractions ? En effet, le terrain est immense, il fait près de 11 000 hectares. Pour être plus précis, il s’agit du double de la superficie de l’île de Manhattan.[1] Pourquoi une entreprise privée aurait besoin à la base d’un aussi grand terrain uniquement pour y construire des zones de loisirs ? Au départ, le projet du Walt Disney World Resort était tout autre, Walt Disney lui-même avait l’idée de construire une ville parfaite.

Le succès du parc d’attractions Disneyland en Californie a poussé plusieurs commerçants à s’établir près du parc. Ainsi, ils attiraient les nombreux visiteurs du parc californien dans leurs commerces. Walt Disney trouvait la situation dérangeante et ne voulait pas qu’elle se reproduise dans les environs du complexe floridien. Pour cette raison, il a décidé d’acheter un énorme terrain dans le but de pouvoir contrôler tout ce qu’il y avait aux alentours.[2] La grande capacité du complexe a donné l’idée à Walt Disney de créer une ville parfaite appelée EPCOT. Les plans ont été dévoilés dans un documentaire filmé en 1966, soit peu de temps avant la mort du célèbre créateur de dessins animés.[3]

EPCOT est l’acronyme de Experimental Prototype Community Of Tomorrow, que l’on peut traduire par le prototype expérimental de la communauté du futur. Lors des premiers concepts, EPCOT était censé être une ville parfaite qui allait trouver des solutions pour régler tous les problèmes des grandes villes de l’époque. Un système de transports sophistiqués était planifié tout comme une zone d’habitations pouvant accueillir de nombreuses familles. C’est aussi à cet endroit où il aurait été possible de créer les plus grandes innovations scientifiques.[4] Malheureusement, le projet est tombé à l’eau après la mort de Walt Disney.

En 1975, le PDG de la compagnie annonce la décision de relancer le projet d’EPCOT. Cependant, il ne s’agit plus d’une ville futuriste, mais plutôt un parc à thèmes traditionnel. Ce changement vient du fait que la compagnie ne voulait pas avoir la tâche d’administrer une ville.[5] Pour respecter les idées originales de Walt Disney, les concepteurs ont décidé que le but du parc était d’instruire les visiteurs sur le progrès scientifique et technologique. De plus, EPCOT allait être séparé en deux sections : l’une qui représente le futur et l’autre qui représente les diverses cultures à travers le monde. Ainsi, plusieurs pavillons ont été construits pour former une exposition universelle permanente.[6]

En somme, ce qui rend unique EPCOT est son côté éducatif. Contrairement aux autres parcs à thèmes, où les visiteurs vont s’amuser dans des montagnes russes et des manèges de foire, les attractions d’EPCOT visent l’éducation des visiteurs. Est-ce qu’il y a vraiment une place pour un côté éducatif dans les parcs de loisirs ? Il semble bien que oui, puisque EPCOT est le troisième parc d’attractions le plus visité en 2015 sur tout le territoire nord-américain.[7] Bien que le projet d’une ville parfaite ait échoué, le succès du parc à thèmes prouve qu’un intérêt pour la science, la technologie et les diverses cultures peut être appliqué même dans un endroit où le principal objectif est le divertissement. Quelques années après l’ouverture d’EPCOT, l’entreprise a décidé de ressusciter l’idée d’une ville située au beau milieu du complexe. C’est en 1996 que la ville Celebration est inaugurée, suivant l’exemple de la ville parfaite.[8] Cependant, on reproche à Celebration de n’être qu’une banlieue banale comme les autres.[9] Est-ce que le projet d’une ville idéale pourrait un jour être réalisé ?

Marc-André Robinson-Ruel

 

[1] http://lemondededisney.com/superficie-de-walt-disney-world-en-floride/ (page consultée le 25 Mai 2016)

[2] FOGLESON, Richard E., Married to the Mouse, New Haven, Yale University Press, 2003, p. 274

[3] http://www.smithsonianmag.com/history/revisiting-epcot-center-on-its-30th-birthday-59799078/?no-ist (page consultée le 25 Mai 2016)

[4] http://www.smithsonianmag.com/history/revisiting-epcot-center-on-its-30th-birthday-59799078/?no-ist (page consultée le 23 Mai 2016)

[5] Dave SMITH, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Disney Editions, 1998, p. 187.

[6] Op. Cit.

[7] http://www.teaconnect.org/images/files/TEA_160_611852_160525.pdf (page consultée le 23 Mai 2016)

[8] http://gizmodo.com/celebration-florida-the-utopian-town-that-america-jus-1564479405 (page consultée le 23 Mai 2016).

[9] Ibid.

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Jules Verne et la Science-Fiction utopique

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L’utopie et la science-fiction se ressemblent en plusieurs points, elles sont très similaires pour tout dire. La science-fiction est juste plus « vraie » que l’utopie, car, comme le dit son nom, la science-fiction se base justement sur la science et nous prouve, ainsi, que ça pourrait se passer, que ce soit dans un futur rapproché ou lointain. La science-fiction est beaucoup plus proche du réel que ce que nous pouvons croire. Elle nous avertit sur les possibles changements de notre société si nous ne faisons pas attention à la quête que nous entreprenons vers le savoir dans l’occident contemporain. La science-fiction reflète, à travers ses récits, nos angoisses, nos interrogations et nos craintes face au futur, selon l’époque d’où nous venons. Au fond, nous nous interrogeons sur les enjeux sociaux et moraux du monde dans lequel nous vivons, elle est « témoin de son temps ».[1]

L’un des précurseurs de la science-fiction est Jules Verne, un auteur que j’admire énormément. Jules Verne se servait de l’idéologie de la science et du progrès des Lumières pour faire ses livres. Par contre, il utilisait la science en arrière-fond pour ses idées de romans, mais prenait comme modèle des mythes grecs et romains, comme l’ingénieur Dédale, l’inventeur du labyrinthe où était enfermé le Minotaure ou le gardien mécanique d’une île, le géant Talos.[2] Jules Verne était en désaccord avec le rapprochement fait entre son roman De la Terre à la Lune et celui de H. G. Wells, First Men in The Moon. Jules Verne disait qu’il n’y avait aucun rapport car Wells ne s’appuyait sur aucun fait, il a inventé tout son livre, alors que lui s’est basé sur des faits réels, il utilise la physique pour mettre ses théories de l’avant dans ses livres [3] ; ce que nous pouvons voir avec des livres tels que Autour de la lune, suite de De la Terre à la Lune, Voyage au Centre de la Terre ou bien Vingt Milles lieux sous les Mers.

Justine Goupil-Barsetti

[1] Stéphane MANFRÉDO, La Science-fiction, Paris, Le Cavalier Bleu, 2005, pages 61-62.

[2] Francis BERTHELOT et Philippe CLERMONT, « Science-Fiction et Imaginaires Contemporains », dans Roger BOZZETTO, Colloque de Cerisy, Science-fiction et imaginaires contemporains, Château de Cerisy-la-Salle du 21 au 31 juillet 2006, Paris, Bragelonne, 2007, page 191.

[3] Peter FITTING, « Utopie/Dystopie/Science-Fiction : l’interaction de la fiction et du réel », juin 2007, dans Alliage, revel.unice.fr, http://revel.unice.fr/alliage/index.html?id=3494 (Page consultée le 19 avril 2016).

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