Lorsque l’histoire dérange

 

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Le 13 mai dernier dans le quotidiens Le Devoir, nous pouvions lire que le ministre de l’éducation, M. Sébastien Blais nous annonçait que l’implantation du nouveau programme d’histoire nationale destiné aux élèves de troisième et quatrième secondaire étaient reportée. Cependant, les projets-pilotes qui sont en cours vont se poursuivre dans une trentaine d’école à travers la province[1]. Une décision qui fait jaser, car selon M. Raymond Bédard, président de la Société des professeurs d’histoire du Québec ce programme faisait une « certaine unanimité »[2] au sein du comité qui a permis de valider le programme. Le ministre de l’éducation a dit pour justifier sa décision de reporter l’implantation du programme d’histoire que des modifications dans le contenu du cours devait être apportées.

Le sociologue Jacques Beauchemin, aidé par l’historienne Nadia Fahmy-Eid, avaient jeté les bases de cette réforme en 2014 dans un rapport qui s’intitulait « Le sens de l’histoire » qui avait été approuvé par le ministre de l’époque, Yves Bolduc[3]. M. Beauchemin a déclaré que : «Notre intention n’a jamais été de faire une histoire nationaliste, mais de retrouver un fil d’intelligibilité au parcours historique québécois. […] Le Québec peut se poser comme fait de culture particulière et toute société doit être capable de se nommer de manière décomplexée. La redécouverte de ce « nous » national ne suppose pas du tout la marginalisation d’autres groupes »[4]. M. Beauchemin répond au critique qu’il aurait eu de la part de Mme Sylvia Martin-Laforge, qui est présidente du Quebec Community Groups Network (QCGN), qui expliquait au journaliste que certains enseignants dans les communautés anglophones considéraient le programme comme une «version plutôt nationaliste dans sa vision des choses, qui ne mettait pas en valeur la contribution des communautés »[5]. Elle ajoute même que le programme d’histoire nationale présentait les anglophones comme étant « des conquérants, des patrons et des possédants »[6] .

Le nouveau programme d’histoire aurait aussi causé un certain malaise chez les communautés autochtones. En effet, Michael Rice, détenteur d’une majeur en étude autochtone, explique que les Premières Nations ne faisaient pas bonne figure dans le nouveau programme. « Ils ont massacré plusieurs enjeux. Les Premières Nations y sont présentées, mais toujours dans le contexte du colonialisme, avec une perspective occidentale seulement. On nous dit : « Vous avez été colonisés, évangélisés, adoptés, vous avez oublié vos coutumes ». On réclamait déjà nos droits au XVIIIe siècle, mais il n’y en a aucune mention »[7]. Suite à ses paroles, M. Rice nous informe qu’aucun spécialiste sur la question autochtone n’a été invité au nouveau panel.

Bien entendu, je préconise la bonne entente dans ce dossier, mais je crois qu’il est important qu’un cours d’histoire nationale tente de promulguer une certaine fierté de qui nous sommes, en tant que peuple québécois. Je crois aussi que nous devons nous conscientiser par rapport aux Premières Nations qui n’ont pas toujours eu la visibilité qu’elles méritaient, et suivre les recommandations de M. Rice et inviter des spécialistes au nouveau panel qui va se pencher sur le nouveau programme d’histoire nationale. Pour conclure, la meilleure chose à faire serait de créer un programme d’histoire nationale qui va donner le goût aux jeunes de s’intéresser d’avantage à cet éventail de connaissances qu’est l’histoire, tout en prenant compte de toutes les communautés qui font partie du Québec pour leur communiquer la fierté d’être québécois.

Charles Bourgault

 

[1] Robert DUTRISAC et Sarah R. CHAMPAGNE. «Les libéraux reportent le nouveau cours d’histoire

Le ministre Proulx a modifié le contenu pour satisfaire entre autres la communauté       anglophone », Le Devoir, 13 mai 2016, p.1 [ Microforme], Montréal,             http://www.ledevoir.com/societe/education/470848/les-liberaux-reportent-le-nouveau-cours-       d-histoire (page consultée 19 mai 2016)

[2]Ibid.,

[3]Ibid.,

[4]Ibid.,

[5] Robert DUTRISAC et Sarah R. CHAMPAGNE. «Les libéraux reportent le nouveau cours d’histoire

Le ministre Proulx a modifié le contenu pour satisfaire entre autres la communauté       anglophone », Le Devoir, 13 mai 2016, p.1 [ Microforme], Montréal,             http://www.ledevoir.com/societe/education/470848/les-liberaux-reportent-le-nouveau-cours-       d-histoire (page consultée 19 mai 2016)

[6]Ibid.,

[7]Ibid.,

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