Retour sur Martyrs de Bill Viola : l’art absolu de Hegel existe-t-il toujours?
On apprenait que Bill Viola et sa conjointe Kira Perov avaient mis en place une installation dans une prestigieuse cathédrale à Londres : la cathédrale Saint-Paul. Deux concepts se voient donc jumelés : l’art et la religion
Hegel affirmait bien que : « Dans de telles circonstances, l’art avec sa haute destination est quelque chose de passé; il a perdu pour nous sa vérité et sa vie.[1]» Il disait ainsi, car avec le temps, l’art n’avait plus une signification digne de l’absolu. C’est-à-dire que l’art ne représentait plus le domaine spirituel, celui de la religion. Pourtant, il doit faire face à une forte réfutation. En effet, l’oeuvre Martyrs est présentée de la façon suivante par l’artiste :
« As the work opens, four individuals are shown in stasis, a pause from their suffering. Gradually there is movement in each scene as an element of nature begins to disturb their stillness. Flames rain down, winds begin to lash, water cascades, and earth flies up. As the elements rage, each martyr’s resolve remains unchanged. In their most violent assault, the elements represent the darkest hour of the martyr’s passage through death into the light.[2]»
Nous pouvons bien constater le monde spirituel qui émane de cette oeuvre. Le simple fait de traiter du concept du martyr en lien, notamment, avec le martyr chez les chrétiens, c’est-à-dire Jésus Christ, témoigne d’un monde religieux révélé dans l’œuvre d’art. De plus, la signification de l’œuvre, du point de vue de l’artiste, est complètement fondamentale. L’artiste dit bien :
« The Greek word for martyr originally meant « witness.” In today’s world, the mass media turns us all into witnesses to the suffering of others. The martyrs’ past lives of action can help illuminate our modern lives of inaction. They also exemplify the human capacity to bear pain, hardship, and even death in order to remain faithful to their values, beliefs, and principles. This piece represents ideas of action, fortitude, perseverance, endurance, and sacrifice.[3]»
Ainsi, j’arrive à la conclusion suivante : l’art absolu de Hegel est toujours bel et bien présent. Il n’est pas chose du passé comme il dit, car après tout ce monde spirituel qu’il nous est possible d’entrevoir par l’œuvre d’art présente le monde spirituel, en nous. En d’autres termes, le monde sacré qui nous fonde.
Pour en savoir plus sur l’installation et l’artiste : http://www.youtube.com/watch?v=EsCx5FU9GnQ
Il s’agit d’une entrevue avec les artistes.
Marc-André Bédard
[1] GEORG WILHELM FRIEDRICH Hegel, Esthétique, Tome premier, Classique.uqac.ca, http://classiques.uqac.ca/classiques/hegel/esthetique_1/esthetique_1.html%5BEn ligne] (Consulté le 4juin 2014) p. 20
[2] http://www.stpauls.co.uk/Bill-Viola-Martyrs/Martyrs
[3] Ibidem