A comme dans Apollo, B comme dans Blogue…

Je me trouvais à New York à la fin du mois de juin dernier. J’y suis arrivé le 25  en début d’après-midi; temps splendide, le Washington Square Park en fleurs, promenade le long de la 4è rue dans le West Village où se trouve The Left Bank Bookstore, une minuscule librairie qui ne vend que des premières éditions ou des livres autographiés par leur auteur, et puis, à l’heure de l’apéro, bière en terrasse sur la 6è Avenue. Le bonheur.  Mais voilà qu’autour de moi on s’affaire exagérément de iPhone en Blackberry: «Oh! My God!», « But I can’t beleive it!» et, finalement,  l’une des deux filles assise à la table voisine se tourne vers moi: «Michael Jackson is dead!». Quelques heures plus tard, à Time Square, Michael Jackson géant et lumineux sur tous les écrans devant une foule plus stupéfaite que dansante. Ce soir-là, en rentrant par les petites rues de Greenwich Village, une odeur persistante, douce et sucrée, exactement le vers de Rimbaud «Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin».

MJ-Apollo 1 «A true Apollo legend», pouvait-on lire le 30 juin sur la marquise du Apollo Theatre à Harlem tandis qu’une foule de fans inombrables fait la queue dans l’espoir d’assister à l’une ou l’autre des séances données en rafale en hommage à Michael Jackson. C’est dans l’antre de l’Apollo que lui et ses frères, les Jackson Five, ont débuté il y a une quarantaine d’année, sur cette scène qu’ils ont donné  31 spectacles en une semaine pour seulement $1000.00. On débute à l’Appolo, mais on y finit aussi, comme James Brown dont la dépouille  fut exposée là, sur scène.  Alors quoi? Michael Jackson dans le sillage d’Apollon? Un trait du dieu? On pouvait en effet le croire possédé au Grammy Awards en 1988…

Une vitrine à Soho

Une vitrine à Soho

Le 7 juillet, de retour à Montréal, j’entends  un pauvre homme à la radio qui n’en peut plus d’entendre parler de la mort de Michael Jackson. Ce n’est certes pas un dieu qui l’inspire celui-là, mais plutôt la moraline ordinaire: «Comment peut-on accorder autant d’importance à la mort d’un chanteur pop, alors qu’il y a la guerre en Afghanistan», etc. Il a raison, mais cela n’empêche qu’il reste encore à penser le fait que la mort d’un chanteur devienne «évènement planétaire». D’autant plus que Michael Jackson était, en un sens, déjà mort comme artiste depuis une bonne quinzaine d’années.

Une affiche dans le métro

Une affiche dans le métro

S’il faisait parler de lui, c’était plutôt à l’occasion de ses chirurgies, de ses «mariages» ou de ses procès… Sa littérale transfiguration fascinait autant qu’elle inquiétait, son devenir monstrueux dans l’obsession de l’enfance lui conférait alors le statut d’un être sacré, maudit, proscrit. Et maintenant mort, tout le monde le pleure.

A comme dans Apollo 11 aussi, il y a quarante ans les premiers pas de l’homme sur la lune, le premier «moonwalk»…

apollo11_3

B comme dans Blogue

Ici donc est en train de naître un blogue, sorte de carnets à entrées multiples consacrés aux activités du programme Histoire et civilisation du collège Marie-Victorin. Un lieu d’échange pour les professeurs et les étudiants, où l’on souhaite  trouver  des commentaires en lien avec diverses questions abordées dans les cours d’histoire, de philosophie, de cinéma, d’art, de sciences, de politique, de littérature… Mais aussi le compte rendu de la vie du programme, un forum de discussion, relais d’informations et autres considérations polémiques sur le caractère de l’époque actuelle. Bienvenue!

Bruno Lacroix

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6 Commentaires

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6 réponses à “A comme dans Apollo, B comme dans Blogue…

  1. christiane gauthier

    Michael comme Apollon? Oui mais peut-être aussi, et surtout, comme son frère Dionysos, dieu de la danse et de l’extase. Michael qui soulevait chez son public un enthousiasme délirant, «enthéos» disaient les Grecs pour parler de ce sentiment extatique qui fait qu’on se sent comme habité et possédé par un dieu… Survivance du sacré… Allez voir cette même chanson, «Man in the mirror»interprétée lors d’un concert à Bucarest…

    Christiane Gauthier

  2. Jacynthe

    Il y a en effet quelquechose de ridicule à médiatiser la mort d’un homme comme c’est arrivé et que ça continu d’arriver, mais reste que c’était un artiste pas comme un autre, un homme pas comme un autre, qui mérite sûrement beaucoup plus d’hommages que la normale des hommes, peu importe ce qu’il a pu faire d’immoral dans sa vie ou non. C’est un génie de la création artistique qui s’est éteint, et ces génies, ont n’en voit malheureusement plus beaucoup. On se demande pas pourquoi certains artistes musicaux ou autre ne se démodent jamais, c’est parce qu’ils ont été authentiques et qu’un respect immense venant de la foule s’y rattachait et continue de s’y rattacher, jusqu’à ce qu’ils disparaissent tous…?

    • christiane gauthier

      C’est vrai comme dit Jacynthe que les médias en ont peut-être mis beaucoup mais cela aussi fait partie du personnage selon moi. Michael Jackson, même dans sa mort, n’a rien d’ordinaire. En ce qui concerne sa moralité (et donc sa sexualité trouble), j’ai tendance à penser qu’on a surtout tenté de jouer sur son ambiguïté pour le faire accuser de pédophilie et faire de l’argent avec ça. Je viens de terminer un ouvrage sur lui, une analyse sérieuse et assez profonde et, ce qui apparaît assez clairement, c’est qu’il était surtout asexué en même temps que très sexuel sur scène. Mais cela aussi ressemble à Dionysos, à la fois viril et féminin, qui brouille les frontières de l’identité.

      Le livre en question : «On Michael Jackson» par Margo Jefferson, qui a tout de même remporté un Pulitzer Prize pour cet ouvrage, paru chez Vintage Books en 2006.

      Christiane Gauthier

  3. Odile Tremblay

    Pour continuer dans la personnification divine : Marylin Monroe n’est-elle pas la Vénus des temps moderne? Elle est l’icône même de la beauté et de la sensualité.Elle est encore aujourd’hui une idole.Qui ne connais pas la fameuse image de Marylin sur la bouche d’égouts avec sa robe qui flotte au vent? Ou encore la superbe peinture que Warhol a fait d’elle. C’est l’image typique américaine de la femme parfaite.Pour prouver ce que j’avance je mets en lien un extrait sur youtube du film Tommy fait avec la musique du groupe The Who qui démontre à quel point cette femme fut idolâtré.
    Christianne chose promise, chose due 🙂

    Odile Bourgeois Tremblay

    • Sebastien Roy

      Les médias ont pour sur sur-médiatisés la mort de Michael Jackson, mais il l’ont fait car le publique en demandez indirectement. Ce personnage a d’un coter marqué l’histoire de la musique, mais a aussi marqué la vie de millions de personne. Il est sur que ces gestes ne sont pas les mêmes que ceux d’un Pape, mais il n’en reste pas moins que sont influence et son art on touché bien plus de personnes et de générations

    • Elaina

      Bonjour,
      J’ai recu quelque chose dans la poste qui est addressé a toi. Ca vient de loin et ca a l’air de venir d’un ami. Repond-moi pour que je puisse te le donner! Je suis a Montreal.
      Sincerement,
      Elaina

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