Lire texte de la loi ICI
En lisant le texte de cette loi, on aura présent à l’esprit cette réflexion de Platon:
Socrate : «Pourrais-tu trouver meilleur indice d’une éducation médiocre et déshonorante dans une cité que le besoin de médecins et de juges, à qui on fait honneur non seulement chez les gens ordinaires et les travailleurs manuels, mais aussi chez ceux qui se vantent d’avoir été formés dans un esprit libéral? Ne trouves-tu pas que c’est une honte et l’indice sérieux d’un manque d’éducation que de se trouver contraint de recourir à une justice empruntée à d’autres, qu’on regarde comme des maîtres et des arbitres, en raison de l’impossibilité d’en trouver chez soi?
Glaucon: C’est la chose la plus honteuse de toutes.
Socrate: Ne crois-tu pas, repris-je, qu’il est plus honteux encore, non seulement de passer la majeure partie de sa vie dans des tribunaux, engagé dans des procès à la défense ou à la poursuite, mais encore, par manque de conviction morale, de se laisser persuader de faire bonne figure pour cette seule raison qu’on se croit habile à être injuste et capable de tous les subterfuges, de s’échapper par mille ruses et détours et de se tirer d’affaire au prix de contorsions? À quelle fin? Pour éviter la justice et ce, au sujet de questions insignifiantes et dépourvues de valeur, parce qu’on ne sait pas combien il est plus beau et plus noble d’ordonner sa vie de manière à ne pas avoir besoin d’un juge qui dort sous votre nez.»
Platon, La république, livre III, 405a-405d, traduction G. Leroux, GF Flammarion, p. 194.
BLx