Pendant 30 heures, nous avons été détenus six par cellule, à dormir par terre sur le béton, à avoir froid, à être en permanence éclairés par la lumière de néons, à partager le même bol de toilette et à avoir faim.
Ce fut pénible, mais ce n’est rien. Ce n’est rien, car, malgré le fait qu’on était derrière les barreaux, nous n’étions pas dans le camp des criminels. Non, nous étions dans le camp des justes. Ces maux endurés, ce n’est rien, ils n’ont pas étouffé nos mots.
Leurs matraques, ce n’est rien, elles ne briseront pas nos rêves. Leurs jets de poivre de Cayenne, ce n’est rien, ils n’aveugleront pas notre vision d’un monde meilleur. Leurs menottes, ce n’est rien, elles ne nous rendront jamais immobiles face à l’injustice. Leurs cages d’acier, ce n’est rien, elles ne feront pas disparaître nos esprits libres.
Nous voulons du changement, et ça, ce n’est pas rien.
Romain Wilhelmy-Dumont, Étudiant au Collège Jean-de-Brébeuf – Le 23 avril 2012
Ce n’est pas rien parce que c’est tout. À suivre…