Une Page de folie

une page de folie

Une page de folie

Teinosuke Kinugasa, 1926

Le sujet du film et le scénario sont fruit de la collaboration de Kinugasa avec le célèbre écrivain Y. Kawabata. Pendant longtemps, les critiques de cinéma mentionnaient ce film sans l’avoir vu, la copie étant perdue. Ce n’est qu’en 1971 que Kinugasa retrouva la copie que l’on croyait détruite pendant la guerre. Quarante-cinq ans après la réalisation du film, Kinugasa a choisi lui-même le sonore et a fait tirer une copie sonorisée deUne page folle.

Ce film raconte l’histoire d’un marin qui s’engage comme infirmier dans un hôpital psychiatrique où sa femme est internée. Une partie des épisodes est traitée en caméra subjective.

Kinugasa avait, à l’époque, tenté de monter sa propre maison de production. Il était presque en faillite quand il réalisa Une page folle avec des moyens de fortune. Le tournage dura un mois. Le montage impressionniste rappelle celui de l’avant-garde russe et française de l’époque. Mais il faut rappeler que ce fil fut réalisé avant que les films d’avant-garde occidentaux ne soient introduits au Japon. Il est donc intéressant de voir que les mêmes tentatives spontanées se sont développées presque en même temps au Japon et dans les pays occidentaux.

« Je devais me plier aux exigences de la compagnie Nikkatsu dont la conception était comme toutes les autres de faire des films de divertissement. Il en est résulté une profonde frustration que j’ai décidé un jour de résoudre. Pour cela, j’ai dû devenir indépendant. Mais afin de ne pas revenir dans l’ornière habituelle, il me fallait innover totalement. À l’époque, le cinéma était encore muet, ce qui était pour moi un manque par rapport aux autres moyens d’expression. Innover voulait donc dire faire sentir par un moyen autre, la sensibilité sonore, autrement dit utiliser au maximum toutes les ressources visuelles. Il ne faut pas attacher trop d’importance au scénario: le cinéma n’est pas quelque chose d’écrit transposé. Ce que l’on filme n’est qu’une matière servant à la création d’un film, laquelle aura lieu au montage. Quand j’ai fait Une page de folie, cette conception n’était alors qu’inconsciente, juste une réaction à ce que j’avais fait précédemment. En 1928, quand je suis allé en URSS, j’ai pu me rendre compte à quel point mes recherches coïncidaient avec celles d’Eisenstein et de Poudovkine. »
Teinosuke Kinugasa (juillet 1972)

Sources: Université de Genève , Open Culture

BLx

 

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