Eh oui! Yasmine Djhanine et Élise Carrier ont converti certains d’entre nous en «activistes» des affaires étudiantes. Particulièrement sous les encouragements d’Élise, Olivier Vaillancourt, Sébastien Roy, Dereck Lévesque, Réjean Cormier et moi-même avons rejoint le comité du journal étudiant et, dans le même élan, nous prêterons occasionnellement nos services au comité de mobilisation. Bien que nous n’ayons pas tous fait notre »job » pour le premier jet de ce journal, je vous présente ici le fruit des efforts des élèves en Histoire et civilisation pour la première édition du journal étudiant. Je vous invite de plus à passer au syndicat étudiant vous procurer une copie, j’en aurai probablement en ma possession aussi dès lundi.
Jacynthe Fournier-Rémy
ALLONS VOIR À TRAVERS L’HISTOIRE LES ÉVÉNEMENTS DISTINCTS QUI SE SONT PASSÉS UN MERCREDI 21 OCTOBRE
Par Olivier Vaillancourt
La France, berceau de la langue française, a tenu pour la première fois en 1945 des élections unisexes. Caractérisées par une année de libération, ces élections parlementaires avaient pour but de proclamer la quatrième république en abolissant les anciennes institutions de la troisième république. La joie nationale ressentie par la libération avait eu son lot d’influences sur l’élection de l’ancien chef de la résistance, Charles de Gaule.
Si on revient encore dans le temps, en 1805, le 21 octobre fut ordonné comme étant une journée de fête nationale d’une part et de deuil national pour l’autre. En effet, le tristement célèbre Trafalgar Day pour les Français était en même temps le jour le plus glorieux pour les Britanniques. Dans l’impossibilité de traverser la Manche pour envahir la Grande-Bretagne sous les ordres de Napoléon Bonaparte, la flotte du vice-amiral Villeneuve se rend vers Naples pour distraire la flotte anglaise. Cependant, l’amiral Nelson ayant prévu le coup, il intercepte celle-ci aux abords du cap de Trafalgar. Malgré le nombre inférieur de navires anglais, la flotte franco-espagnole est battue de plein fouet, sauvant ainsi définitivement les îles britanniques des projets d’invasions de Napoléon 1er. En l’honneur de cette victoire héroïque, un endroit à Londres a été érigé, le Trafalgar Square.
BATTESTI, Michèle, « Bataille de Trafalgar »,http://www.universalis.fr/encyclopedie/Z030152/TRAFALGAR_BATAILLE_DE.htm
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SECMV EN GRÈVE
par Élise Carrier-Martin
Le 30 septembre dernier se tenait une assemblée générale du SECMV (syndicat étudiant du cégep Marie-Victorin) qui restera à jamais gravée dans les mémoires. En effet, 439 étudiants se sont réunis et ont décidé à l’unanimité de s’opposer au projet de lois sur la gouvernance des cégeps et des universités proposé par la ministre Courchesne. Fait plus étonnant encore, ils ont aussi voté à l’unanimité de tenir une journée de grève le 1er octobre pour favoriser une présence massive des étudiants du cégep à la manifestation dénonçant ces dites lois. Il s’agissait de la première fois de l’histoire du SECMV qu’un vote de grève passait à l’unanimité et, si je ne m’abuse, il s’agit aussi de jamais vu dans le mouvement étudiant en général.
Le 1er octobre, jour de la grève, une dizaine d’étudiants se sont présentés au cégep à 7h00 pour débuter le piquetage. Puis, au cours de la matinée, plus de quarante autres étudiants et quelques professeurs se sont joints à eux. Vers midi, nous avons tous quitté le cégep pour se rendre à la manifestation. Nous étions alors 52 étudiants coincés dans l’autobus. À notre arrivée au square Berri, lieu de départ de la manifestation, plus de cinquante autres étudiants du cégep se sont joints à nous ainsi qu’une dizaine de professeurs. En tout, nous étions donc plus de 100 personnes de Marie-Victorin présentes sur place sur un total d’environ 500 participants. C’est dire que nous étions beaucoup. Par la suite, nous avons marché dans les rues pendant près d’une heure trente jusqu’au bureau du MELS (ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport) à Montréal où plusieurs organisations ont lancé haut et fort leur désaccord envers les projets de lois au gouvernement.
Lors de cette journée, le SECMV a été le seul syndicat à tenir une grève. La question à se poser alors est si cela a valu la peine ou si cette grève a été faite en vain? En tant que citoyens, nous avons un pouvoir entre les mains, celui de dénoncer et de lutter contre toutes actions ou décisions que nous trouvons inadéquates faites par le gouvernement. C’est notre devoir de s’insurger lorsque les gens au pouvoir prennent des décisions allant à l’encontre de l’intérêt de la population. C’est ce que nous avons fait en votant en assemblée générale pour l’abolition des projets de lois sur la gouvernance des cégeps et des universités. C’est aussi ce que nous avons fait en décidant de faire une grève le jour de la manifestation dénonçant ces dites lois pour favoriser une participation massive à la manifestation puisque, comme tout le monde le sait, plus il y a de gens qui se déplacent pour une action, plus elle a d’impact.
Dans les faits, cette journée de grève a permis a plus de 100 étudiants du cégep de prendre part à la manifestation, ce qui totalisait près du sixième du contingent total de cette action. Cette journée en a donc largement valu la chandelle. Maintenant, espérons que nos efforts n’auront pas été faits en vain et que le gouvernement en retiendra quelque chose.
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DÉCOUVERTE CINÉMATOGRAPHIQUE
Par Jacynthe Fournier-Rémy
Lors de ces fraîches et venteuses journées d’automne, vous êtes vous déjà arrêtés pour observer ces feuilles qui dansent, entraînées par le tourbillonnement du vent? Vous arrive-t-il simplement de vous arrêter et de faire face à la beauté qui submerge le monde? Le film Beauté Américaine (version française d’American Beauty), réalisé par Sam Mendes (La voie de la perdition, Jarhead, Les noces rebelles), dépeint de tristes et communes réalités à travers la vie de ses personnages. Il y a d’abord, Lester et Carolyn Burnham (Kevin Spacey et Annette Benning), un couple marié qui semble parfait de l’extérieur mais qui chaque jour sombre dans le malheur et l’intolérance de l’un et de l’autre, cela jusqu’à ce que Lester rencontre la séduisante meilleure amie de sa fille et développe un soudain fantasme pour celle-ci. C’est alors qu’à 42 ans, en Lester germera le courage de tout lâcher pour vivre sa vie comme il aurait du la vivre depuis longtemps, c’est à dire avec passion, en cessant de s’arrêter à la simple apparence des choses et en cernant la profondeur de la beauté de ce qui l’entoure. Plein d’humour et d’intensité, ce film est un vrai délice pour l’éveil des sens et de l’esprit. Un film coloré, relatant l’histoire tragique de plusieurs d’entre nous.
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DÉCOUVERTE LITTÉRAIRE
Par Jacynthe Fournier-Rémy
En tant que première suggestion de critique en littérature, j’ai cherché à trouver une œuvre que j’avais déjà lue dans le passé et qui m’avait grandement plu, cela tout en étant une œuvre qui porterait sur un sujet plutôt… universel, disons. J’ai cherché dans les grands classiques d’abord, jusqu’à ce que mon regard se porte sur ma table de chevet, là où se trouve la Nouvelle encyclopédie du savoir relatif et absolu de Bernard Werber, ma lecture du moment. « Super adéquat! » me suis-je dit! Et à vous de me dire « Oui, mais tu viens de dire que tu l’as pas finie». Mais, justement, c’est la Nouvelle encyclopédie. L’auteur a sorti en l’an 2000 sa première encyclopédie que j’ai dévorée, étant une fan inassouvie de Bernard. Donc je crois qu’il est tout de même pertinent de faire l’éloge de cette œuvre qui, en fait, relate des tonnes et des tonnes de faits divers, autant historiques que scientifiques, en passant par la religion, la philosophie… et même par la gastronomie! Si cela vous intéresse d’en connaître d’avantage sur les diverses mythologies, théories, expériences, recettes et même sur des faits anodins de l’Histoire, cette brique de près de 700 pages remplie de savoir vous intéressera nécessairement. Pour en apprendre plein à vos proches, et peut être même approfondir votre esprit un peu, avec les sages paroles et interprétations de l’auteur qui y sont communiquées!
Quelques mots au sujet du Trafalgar Square qu’Olivier mentionne dans son article. Situé au centre de Londres, pas très loin de la Tamise, ce site est très impressionnant: vaste place publique que surplombe la National Gallery et où se dresse une immense colonne, la colonne de Nelson, le vainqueur de la bataille de Trafalgar. À chacun des quatre coins de la place se trouve un socle («plinth» en anglais), trois d’entre eux soutiennent la statue d’un héros de guerre, quant au quatrième, installé en 1841, il n’a jamais reçu la statue équestre pour laquelle il avait été construit. Ce quatrième socle fut donc laissé vacant pendant plus d’un siècle, jusqu’à ce que la «Royal Society of Arts» lance en 1999 «The Fourth Plinth Project», un projet qui consiste à installer sur ce socle, mais de façon temporaire, une oeuvre proposée par un artiste contemporain britannique. Les oeuvres qui s’y sont succédées depuis méritent toutes d’être saluées, mais deux parmi elles retiennent particulièrement mon attention. D’abord celle de Marc Quinn, montrée de 2005 à 2007 et qui consiste en une sculpture de marbre représentant une femme enceinte et nue, Alison Laper, une artiste britannique dont la particularité est d’être née sans bras ni jambes normalement formés. Cette oeuvre est remarquable car elle célèbre un tout autre type d’héroïsme et de courage que celui de type militaire qu’on trouve habituellement à l’honneur sur les places publiques. http://publicheart.wordpress.com/2008/11/01/alison-lapper-pregnant/
Dans le même esprit, le sculpteur Anthony Gormley, avec le projet «One & Other», a invité du 6 juillet au 14 octobre 2009, durant cent jours consécutifs, 2400 individus, le quidam inconnu, à occuper de leur modeste personne le socle pendant une heure. Chacun y faisait ce qu’il voulait. http://www.oneandother.co.uk/
Saviez-vous que de cette bataille de Trafalgar, la langue française a fait une expression, «un coup de Trafalgar» ? Cela signifie une défaite ou un désastre aussi soudain qu’inattendu.
De plus, toujours en ce qui concerne cette même bataille qui coûta pourtant la vie à l’amiral Nelson, déjà borgne et manchot, le pauvre, il faut voir la toile qu’en fit le peintre Turner, Joseph Mallord William de ses prénoms (1775- 1851). Une toile impressionnante, pleine de fureur et de lumière. Ah les scènes nautiques de Turner… Y a de quoi y attrapper le rhume et la brume. D’ailleurs, cette approche brumeuse et romantique de Turner , qui enveloppait ses navires et ses flots de vapeurs jaunâtres, provoqua l’ironie de ses contemporains qui se mirent à dire que Turner avait attrapé la fièvre jaune. Un fièvre des embruns et des poudrins qu’il conserva toujours et qui ne cesse pas de nous émerveiller…